Irak: nouvelles manifestations dans la ville pétrolière de Bassora
De la fumée et des flammes s'échappaient du bâtiment jeudi soir, ont constaté des correspondants de l'AFP sans qu'il ne puisse être établi de manière claire si des cocktails molotov avaient été lancés comme les nuits précédentes où s'il s'agissait d'une reprise du feu de la veille.
Les forces de l'ordre, déployées massivement dans la zone, ont encadré les manifestants, mais aucun incident n'a été rapporté, selon des correspondants de l'AFP. Certains policiers et soldats ont également déposé des bougies en mémoire des manifestants tués.
Durant les nuits précédentes, des manifestants ont jeté des cocktails Molotov et des bâtons incendiaires sur le bâtiment et les pompiers avaient semblé avoir éteint l'incendie jeudi dans la journée. Mais les flammes sont reparties jeudi soir et des annexes du siège des autorités provinciales ont été entièrement ravagées.
Jeudi à la mi-journée, alors que les manifestations ont jusqu'ici débuté dans l'après-midi pour se poursuivre jusque tard dans la nuit, les autorités à Bagdad ont annoncé un couvre-feu. Mais quelques minutes avant son entrée en vigueur, les autorités à Bassora ont refusé de l'imposer.
Au moins 22 personnes ont été tuées depuis le début le 8 juillet à Bassora de manifestations qui avaient ensuite gagné le sud de l'Irak.
Ce mouvement dénonce pêle-mêle les services publics déficients, la pénurie chronique d'électricité et d'eau, le chômage endémique, mais aussi l'impéritie de l'Etat et des hommes politiques.
Mardi et mercredi, sept manifestants ont été tués près du siège du gouvernorat de Bassora.
"Les gens manifestent et le gouvernement s'en fiche, il les traite de vandales. Personne n'est un vandale, les gens en ont marre, alors ils lancent des pierres et ils brûlent des pneus, parce que personne ne leur répond", s'emporte Ali Saad, 25 ans, rencontré par l'AFPTV aux abords du bâtiment où les rues sont encore jonchées de débris.
Pour Ahmed Kazem, "l'Etat doit répondre aux demandes des manifestants pour que la situation ne dégénère pas". Ce qu'il faut, énumère cet Irakien de 42 ans, ce sont "des services publics, de l'eau, de l'électricité, des emplois", dans la région la plus riche en hydrocarbures d'Irak et pourtant l'une des moins bien dotées en infrastructures.
(c) AFP