Le pétrole recule, pénalisé par la reprise des exportations libyennes
Vers 16H00 GMT (18H00 à Paris), le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en mai, dont c'est le dernier jour de cotation, valait 108,85 dollars sur l'Intercontinental Exchange (ICE) de Londres, en baisse de 22 cents par rapport à la clôture de lundi.
Sur le New York Mercantile Exchange(Nymex), le baril de light sweet crude (WTI) pour la même échéance perdait 33 cents, à 103,72 dollars.
La Compagnie nationale libyenne de pétrole (NOC) a annoncé mardi qu'elle s'apprêtait à exporter sa première cargaison de brut depuis le port d'Al-Hariga, dans l'est du pays, après plus de huit mois de blocage. Un pétrolier italien, l'Aegean Egnitiy, devait arriver mardi dans l'après-midi au port d'Al-Hariga pour charger un million de barils de pétrole.
Les autorités libyennes et les autonomistes ont annoncé le 6 avril être parvenus à un accord prévoyant la levée immédiate du blocage des ports de Zwitina et d'Al-Hariga. Toutefois, la NOC n'a toujours pas levé l'état de force majeure sur le port de Zwitina. Certaines sources au sein de la compagnie affirment que les autorités n'ont pas un total contrôle sur ce port.
La production et l'exportation de brut libyen sont très perturbées depuis l'été dernier, à cause de divers mouvements de protestation, notamment de la part de rebelles qui réclament l'autonomie de la région orientale de Libye.Selon Addison Armstrong, analyste de Tradition Energy, les cours du brut étaient également pénalisés par des données décevantes en Chine, deuxième consommateur mondial d'or noir.
Ainsi, le volume des prêts accordés par les banques en Chine a rebondi en mars par rapport à février, mais s'est replié de 1% par rapport à mars 2013, s'établissant légèrement en deçà des prévisions.
Par ailleurs, les tensions en Ukraine continuent de fournir un soutien (aux cours du brut) à cause d'inquiétudes que la production russe de brut puisse être soumise à des sanctions, indiquait M. Armstrong.
L'Ukraine a déployé mardi ses forces, armée et Garde nationale, dans l'Est du pays face aux insurgés pro-russes qui seront liquidés s'ils ne déposent pas les armes, selon le commandant de l'opération.
Cette offensive, si elle se concrétise, devrait encore attiser les tensions avec la Russie, qui a massé selon l'Otan jusqu'à 40.000 hommes à la frontière entre les deux pays et averti Kiev à plusieurs reprises de ne pas intervenir contre les insurgés.
Le chef de la diplomatie russe, Sergueï Lavrov, a d'ailleurs prévenu mardi que tout ordre criminel de Kiev d'envoyer les chars ferait capoter les pourparlers prévus jeudi à Genève sur la crise.
Les investisseurs craignent qu'une escalade des tensions conduise à des sanctions contre la Russie pouvant déstabiliser le marché européen de l'énergie.