Asie: le brut continue de monter grâce aux Etats-Unis et à l'Egypte
Après avoir pris près de 2% vendredi à la clôture, le baril de référence (WTI) pour livraison en août grimpait de 28 cents, à 103,50 dollars, tandis que le baril de Brent de la mer du Nord à même échéance s'adjugeait 25 cents, à 107,97 dollars.
La progression du brut était néanmoins freinée par le renchérissement du dollar et les perspectives d'un tassement des mesures de stimulation de l'activité par la banque centrale américaine après les statistiques positives pour l'emploi.
Un dollar fort rend moins attractif l'achat d'actifs libellés dans la monnaie américaine, comme c'est le cas du pétrole, pour les investisseurs munis d'une autre devise.
"Les chiffres sur l'emploi aux Etats-Unis ont dépassé les attentes" ce qui constitue une bonne nouvelle a priori pour l'économie américaine dont les investisseurs guettent avec anxiété tout signe de reprise, souligne la maison de courtage Phillip Futures dans une note de marché.
Or, paradoxalement, ces données sont perçues comme "la confirmation des projections économiques optimistes de la Réserve fédérale" ce qui rend donc de plus en plus probable la suspension d'une partie des mesures d'accompagnement mises en place par la Fed, souligne-t-il.
Les Etats-Unis ont créé plus d'emplois que prévu par les analystes ce mois-là, avec 195.000 embauches contre 166.000 attendues. Le taux de chômage est, lui, resté inchangé à 7,6% de la population active.
La banque centrale américaine avait averti ces dernières semaines qu'elle réduirait progressivement le rythme de ses rachats d'actifs, très appréciés des marchés, si l'économie américaine montrait des signes clairs d'amélioration, en particulier dans le secteur de l'emploi.
D'autre part les tensions restent vives en Egypte où des centaines de milliers d'opposants à Mohamed Morsi étaient rassemblés dimanche en Egypte, notamment sur la place Tahrir au Caire.
Et la transition lancée avec la nomination jeudi d'Adly Mansour comme président par intérim était laborieuse.
Après avoir refusé le prix Nobel de la paix Mohamed ElBaradei comme Premier ministre, le parti salafiste al-Nour a également exprimé ses réserves concernant Ziad Bahaa Eldin, un technocrate de centre-gauche que la présidence a affirmé vouloir "très probablement" nommer lundi.
L'Egypte n'exporte pas de pétrole mais dispose, en plus du canal de Suez, d'un important réseau d'oléoducs et se situe au coeur de l'acheminement de brut d'Afrique du Nord et de la région du Golfe.
Vendredi, le pétrole avait fini la semaine en fanfare tant à New York qu'à Londres.
Le WTI avait grimpé de 1,98 dollar, à 103,22 dollars, un sommet en clôture depuis le 2 mai 2012, sur le New York Mercantile Exchange (Nymex).
A Londres, le Brent avait fini en hausse de 2,18 dollars à 107,72 dollars sur l'Intercontinental Exchange (ICE), à un plus haut en clôture depuis le 2 avril 2013.
mm
(AWP / 08.07.2013 06h33)