Le brut grimpe, porté par l'Egypte et les stocks US
Vers 10H00 GMT (12H00 HEC), le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en août valait 104,79 dollars sur l'Intercontinental Exchange (ICE) de Londres, en hausse de 79 cents par rapport à la clôture de mardi.
Dans les échanges électroniques sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), le baril de "light sweet crude" (WTI) pour la même échéance gagnait 1,45 dollar, à 101,07 dollars.
Vers 02H15 GMT, la référence américaine a atteint 102,18 dollars, son plus haut en séance depuis le 4 mai 2012. La veille, le pétrole coté à New York avait terminé à son plus haut depuis mai 2012 également.
"Les opérateurs attribuent la hausse du WTI à l'escalade des tensions en Egypte - l'ultimatum de l'armée au président Morsi se termine (mercredi) - et à la forte baisse des stocks américains rapportée hier par (la fédération professionnelle) API", indiquaient les analystes de Commerzbank.
Dans un discours prononcé mardi soir, le président égyptien Mohamed Morsi a exclu un départ anticipé, se déclarant prêt à "donner sa vie" pour préserver sa "légitimité" et appelant l'armée à retirer son ultimatum.
Lundi, l'armée lui avait donné 48 heures pour satisfaire les "demandes du peuple", après des manifestations monstres demandant son départ.
Seize personnes ont été tuées dans la nuit de mardi à mercredi lorsque des hommes non identifiés ont attaqué un rassemblement de partisans de Mohamed Morsi au Caire, portant le bilan des victimes des violences de ces derniers jours à 47 morts.
Même si l'Égypte n'est pas un exportateur de pétrole, le pays est un important lieu de passage - grâce au canal de Suez et divers oléoducs - du brut en provenance des pays du Golfe et de l'Afrique du Nord, ce qui explique l'impact des tensions actuelles sur le marché du pétrole.
A titre d'exemple, les analystes de Barclays rapportaient que "environ 800'000 barils par jour de brut et 1,4 million de barils par jour de produits pétroliers passaient par le canal en 2011".
"Parallèlement, la forte hausse des prix du pétrole était alimentée par des spéculations autour de la baisse des stocks américains de brut la semaine dernière, ce qui devrait être confirmé - ou pas - plus tard (mercredi) par les statistiques hebdomadaires du DoE (Département américain de l'Énergie)", ajoutait Jonathan Sudaria, de Capital Spreads.
Ces spéculations étaient basées sur les données divulguées mardi par l'API, selon qui les stocks américains de brut auraient énormément chuté, de 9,4 millions de barils, durant la semaine achevée le 28 juin.
De leur côté, les analystes interrogés par l'agence Dow Jones Newswires tablaient également sur un recul des réserves de pétrole, mais moins important, de 2,3 millions de baril.
Selon eux, les stocks d'essence, très surveillés alors que la saison estivale des grands déplacements automobiles bat son plein, auraient augmenté de 600'000 barils et ceux de produits distillés (qui incluent le gazole et le fioul de chauffage) de 900'000 barils.
Enfin, "l'indicateur clé de la semaine reste le rapport mensuel sur l'emploi et le chômage aux États-Unis", dont la publication est prévue vendredi et qui pourrait "apporter de la nervosité et de la volatilité au marché du pétrole", soulignaient les analystes de Sucden.
rp
(AWP / 03.07.2013 12h31)