Les prix dopés par les raids israéliens en Syrie
Les marchés financiers britanniques étaient fermés lundi pour cause de jour férié. Seuls avaient lieu les échanges électroniques.
Vers 10H00 GMT (12H00 HEC), le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en juin valait 104,64 dollars sur l'Intercontinental Exchange (ICE) de Londres, en hausse de 43 cents par rapport à la clôture de vendredi.
Sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), le baril de "light sweet crude" (WTI) pour la même échéance prenait 62 cents à 96,23 dollars.
En raison des tensions au Moyen-Orient, "les courtiers craignent que les approvisionnements ne soient perturbés", a expliqué à l'AFP Kelly Teoh, analyste chez IG Markets. Les prix devraient rester à un "niveau élevé" jusqu'à ce que cette situation soit résolue, a ajouté l'analyste.
Israël a lancé dimanche un raid près de Damas, le deuxième mené en 48 heures en Syrie par l'Etat hébreu qui dit chercher à empêcher un transfert d'armes au Hezbollah libanais, selon un responsable israélien parlant sous couvert de l'anonymat.
Lors d'un autre raid vendredi, l'aviation israélienne avait aussi visé à proximité de l'aéroport de Damas des missiles à destination du Hezbollah, un allié du régime de Bachar al-Assad et de l'Iran, selon des sources concordantes.
"L'attaque israélienne en Syrie peut être vue comme explosive pour le Moyen Orient et c'est ce qui pousse les prix en avant", a commenté Robin Mills, analyste chez Manaar Energy.
Il fait remarquer que "les marchés pétroliers réagissent à chaque fois qu'il y a des troubles au Moyen Orient". Cette réaction épidermique est due, selon lui, au poids de la région dans la production mondiale de brut, soit environ un tiers.
Dans la région, on trouve en effet de gros producteurs et exportateurs de pétrole comme l'Arabie saoudite, premier exportateur mondial d'or noir, l'Iran et l'Irak.
D'autres facteurs entretiennent aussi la dynamique des prix, selon les analystes: la vigueur retrouvée en avril du marché du travail aux Etats-Unis, premier consommateur mondial d'hydrocarbures, et les tentatives de la Banque centrale européenne de relancer la machine en zone euro, plongée dans la crise de la dette.
La baisse inattendue annoncée vendredi du chômage aux Etats-Unis a en effet rassuré les investisseurs sur les perspectives de consommation de brut dans le pays. En Europe, les marchés pétroliers ont bien accueilli l'abaissement, jeudi, à un niveau historique (0,50%), du principal taux directeur de la BCE.
Sous l'effet de ces deux éléments, les prix du pétrole ont atteint des niveaux plus vus depuis des mois la semaine dernière à Londres et à New York.
cha
(AWP / 06.05.2013 12h31)