Le brut fait du surplace, marché sans volume entre Iran et zone euro
Vers 11H00 GMT (12H00 HEC), le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en février s'échangeait à 107,53 dollars sur l'Intercontinental Exchange (ICE) de Londres, en baisse de 3 cents par rapport à la clôture de mercredi.
Dans les échanges électroniques sur le New York Mercantile Exchange, le baril de "light sweet crude" (WTI) pour la même échéance grignotait 7 cents à 99,43 dollars.
Les cours du baril reprenaient leur souffle après avoir plongé mercredi de près de 2 dollars, à Londres comme à New York, pâtissant de prises de bénéfices, sur fond de repli des Bourses, de regain d'inquiétudes sur la situation de la zone euro, et de net renforcement du dollar.
Le marché restait cependant sur ses gardes, dans un volume d'échanges toujours extrêmement étroit, de nombreux investisseurs étant absent durant la période des fêtes de fin d'année, ce qui tend en retour à accentuer toutes les fluctuations des cours.
"Le faible volume d'échanges exacerbe la volatilité des cours, et les plus gros opérateurs vont se tenir à l'écart du marché jusqu'à début 2012, alors que les inquiétudes macroéconomiques et les tensions géopolitiques n'incitent guère à investir en ce moment sur le pétrole", soulignait Andrey Kryuchenkov, analyste de VTB Capital.
"Le Brent, en particulier, va rester sous la pression des craintes sur la zone euro", ajoutait-il.
Les quelques opérateurs présents digéraient notamment les résultats d'une émission obligataire en Italie, qui a réussi à placer de la dette à dix ans à un taux en baisse, sous le seuil jugé critique des 7%.
Les investisseurs s'étaient par ailleurs inquiétés mercredi de voir que le bilan financier de la Banque centrale européenne, qui comprend la totalité de ses encours, avait grossi au niveau historique de 2.733 milliards d'euros, laissant redouter qu'elle pourrait se trouver à court de munitions si la crise perdurait.
Sur le front de l'offre, le marché surveillait par ailleurs l'Iran, qui a menacé en début de semaine de fermer le détroit stratégique d'Ormuz, par lequel transite entre un tiers et 40% du trafic maritime pétrolier mondial, en cas d'embargo des pays occidentaux contre le brut iranien.
Téhéran avait cependant tempéré ses propos mercredi, un responsable militaire estimant que fermer ce passage n'était pas nécessaire à ce stade.
"L'Iran s'isole de plus en plus, non seulement par rapport à l'Occident, mais en se coupant aussi de ses voisins du Golfe, au risque de faire perdre patience aux Saoudiens... cela devrait alimenter la fébrilité du marché", observait M. Kryuchenkov.
Enfin, les opérateurs tourneront leur attention sur le rapport hebdomadaire du Département américain de l'Energie (DoE), décalé exceptionnellement à jeudi en raison du lundi férié aux Etats-Unis.
Selon les analystes interrogés par l'agence Dow Jones Newswires, le DoE devrait faire état d'une chute de 2,2 millions de barils des stocks américains de brut sur la semaine achevée le 23 décembre, ainsi que de reculs de 500'000 barils des stocks d'essences et de 1 million de barils des stocks de produits distillés (dont le gazole et le fioul de chauffage).
rp
(AWP / 29.12.2011 12h45)