Marché hésitant, tiraillé entre la Chine, l'Iran et les stocks US
Vers 11H40 GMT (12H40 HEC), le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en janvier s'échangeait à 110,11 dollars sur l'Intercontinental Exchange (ICE) de Londres, en baisse de 71 cents par rapport à la clôture de mardi.
En revanche, dans les échanges électroniques sur le New York Mercantile Exchange, le baril de "light sweet crude" (WTI) pour la même échéance progressait de 30 cents à 100,09 dollars.
Après avoir fortement grimpé sur les deux premiers jours de la semaine, les cours du baril reprenaient leur souffle, certains investisseurs pouvant être tentés d'engranger quelques bénéfices, même si les tensions géopolitiques persistantes qui avaient nettement soutenu le marché mardi restaient vives.
"Les prix se stabilisent, tiraillés entre un environnement macro-économique en berne et les risques grandissants autour de l'Iran, alors que les Européens discutent d'une éventuelle interdiction des importations iraniennes de brut, ce qui suscitera une réaction vive de Téhéran", soulignait Olivier Jakob, du cabinet suisse Petromatrix.
Signe de ces tensions, plusieurs dizaines de manifestants radicaux ont attaqué et saccagé mardi l'ambassade de Grande-Bretagne à Téhéran, réagissant à un durcissement des sanctions occidentales contre l'Iran, soupçonné de travailler à la mise au point de l'arme atomique.
La situation de l'Iran est très surveillée par les opérateurs car le pays, deuxième producteur au sein de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep), contrôle également le détroit stratégique d'Ormuz, par lequel transite près de 40% du trafic maritime pétrolier mondial.
Le marché du pétrole était par ailleurs soutenu mercredi par la décision de la Banque centrale chinoise d'abaisser les niveaux de réserves obligatoires des banques, afin de leur permettra de prêter davantage et de stimuler l'activité économique du pays -- la Chine est le deuxième consommateur mondial de brut.
Cependant, "les chiffres de l'Institut américain du Pétrole (API) pèsent sensiblement sur les prix", soulignaient les analystes de Commerzbank.
L'API, une fédération professionnelle, a estimé mardi soir que les stocks de brut aux Etats-Unis avaient bondi de 3,4 millions de barils la semaine dernière, en raison d'importations plus importantes.
Selon les analystes interrogés par l'agence Dow Jones Newswires, les chiffres officiels du Département américain de l'Energie (DoE) devraient toutefois faire état d'une baisse légère 500.000 barils des réserves américains de brut sur la semaine achevée le 25 novembre.
Ils attendent par ailleurs une hausse de 1,3 million de barils des stocks d'essence, et un recul de 1,1 million de barils des réserves de produits distillés (dont le gazole et le fioul de chauffage) -- dont le niveau est très surveillé à l'approche de la période hivernale.
jq
(AWP / 30.11.2011 13h19)