Le brut grimpe, le marché rassuré par le sommet européen et par la Chine
Vers 10H15 GMT (12H15 HEC), le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en décembre s'échangeait à 110,31 dollars sur l'Intercontinental Exchange (ICE) de Londres, en hausse de 75 cents par rapport à la clôture de vendredi.
Dans les échange électroniques sur le New York Mercantile Exchange, le baril de "light sweet crude" (WTI) pour livraison en décembre, dont c'est le second jour comme contrat de référence, gagnait 49 cents à 87,89 dollars.
"Aucune solution définitive n'a émergé au sommet européen de dimanche, et il faudra patienter jusqu'à la réunion de mercredi. Mais le monde ne s'est pas écroulé pour autant et le marché reste soutenu par la perspective d'une décision simplement retardée", observait Olivier Jakob, analyste du cabinet Petromatrix.
Réunis dimanche à Bruxelles, les dirigeants européens ont tracé les grandes lignes d'un plan de sortie de crise de la dette qui menace la zone euro, malgré des désaccords persistants sur les modalités d'un renforcement du Fonds de soutien de la zone euro (FESF).
Le président français Nicolas Sarkozy a toutefois averti qu'il faudrait "encore de longues heures de discussions" pour parvenir à une solution définitive mercredi, au cours d'un nouveau sommet européen qui se veut cette fois décisif.
"Le niveau des désaccords entre les responsables européens reste extrême et processus de décision est pour le mieux chaotique", tempérait M. Jakob.
Le moral des investisseurs était cependant soutenu par l'espoir d'une reprise de la demande énergétique en Chine, deuxième consommateur de brut dans le monde, et dont la croissance accuse un net ralentissement depuis plusieurs mois.
Selon un indice PMI préliminaire de la banque HSBC publié lundi, au plus haut depuis cinq mois, l'activité manufacturière chinoise est repartie à la hausse au mois d'octobre après trois mois de contraction successifs.
Mais "il n'y a pas vraiment de justification à l'optimisme des marchés", estimaient les analystes de Commerzbank, rappelant que les chiffres des Douanes chinoises, eux aussi publiés lundi, ont confirmé une baisse de plus de 1,6% sur un an des importations chinoises de brut au troisième trimestre.
Elle se sont effondrées de plus de 12% sur un an sur le seul mois de septembre, rapportait l'agence Dow Jones Newswires.
"La remontée de l'indice PMI peut apaiser les inquiétudes d'une contraction violente de l'économie chinoise, mais une longue période de ralentissement marqué est toujours à attendre, et les indices manufacturiers en Europe ne laissent rien augurer de bon non plus sur la demande mondiale de matières premières", notait de son côté Julian Jessop, analyste de Capital Economics.
Une première estimation de l'indice PMI publié par la société Markit a fait état lundi d'une accélération de la contraction de l'activité en octobre dans la zone euro.
Par ailleurs, les opérateurs surveillaient la situation en Arabie saoudite, premier producteur de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep). Le décès samedi du prince héritier saoudien Sultan ben Abdel, pourrait aiguiser l'attention du marché sur les problèmes de succession à la tête du Royaume saoudien, estimait Commerzbank.
cha
(AWP / 24.10.2011 12h48)