L'escalade des violences en Irak dope les prix du pétrole à New York
Vers 13H20 GMT/15h20 HEC, le baril de "light sweet crude" (WTI) pour livraison en juillet, se hissait à 106,07 dollars, son niveau le plus élevé en près de neuf mois, en hausse de 1,67 dollar, sur le New York Mercantile Exchange (Nymex).
Les cours du Brent de la mer du Nord pour même échéance, échangé sur l'Intercontinental Exchange (ICE) de Londres, évoluaient quant à eux à leur plus haut niveau en séance depuis début mars, à 111,92 dollars.
Cette flambée des prix "est entièrement liée à l'Irak", a commenté Carl Larry, de Oil Outlooks and Opinion.
Après avoir pris de larges territoires du nord de l'Irak où ils ont lancé une offensive fulgurante en début de semaine, s'emparant mardi de la deuxième ville du pays Mossoul, des insurgés menés par l'Etat islamique en Irak et au Levant (EIIL, jihadistes sunnites) étaient jeudi à moins de 100 km de Bagdad.
Ces combattants islamistes, exclus du réseau Al-Qaïda car jugés trop radicaux, se sont également emparés de la province de Mossoul, Ninive, et de secteurs dans deux provinces proches, Kirkouk et Salaheddine, majoritairement sunnites.
Faisant face à très peu de résistance sur le terrain, ils ont par la suite pris Tikrit, à 160 km au nord de Bagdad, et avançaient vers la capitale.
Les forces kurdes irakiennes ont de leur côté pris jeudi le contrôle de la ville pétrolière de Kirkouk, située à 240 km au nord de Bagdad, afin de la protéger d'un possible assaut des insurgés.
"L'Irak a mis plus de 10 ans à faire monter sa production jusqu'à 3,3 millions de barils par jour, contre 1,25 au début de la dernière guerre du Golfe", avec l'intervention américaine en Irak en 2003, et "tout cela pourrait être perdu très vite si le gouvernement central à Bagdad est renversé, avec la fuite des capitaux étrangers", a commenté l'analyste énergétique.
"Pour l'instant, le marché du pétrole ne s'inquiète pas excessivement, mais cela pourrait rapidement changer si les rebelles continuent d'avancer et venaient à menacer la production de pétrole dans le sud du pays, d'où sort plus de deux fois ce que produit la Libye en temps normal", ont renchéri les analystes de Commerzbank, prévenant qu'il est "quasiment impossible de compenser une telle interruption dans l'offre".
Si la Libye ne produit actuellement que moins de 200'000 barils de pétrole par jour du fait de blocages sur ses installations depuis l'été dernier, ses capacités normales de production s'établissent à 1,5 million de barils par jour (mb/j).