Irak: Gazprom extrait du pétrole de Badra malgré les tensions avec Bagdad
Un puits test a été mis en marche fin décembre et un flux correspondant à 7.000 barils par jour a été enregistré, a précisé dans un communiqué la filiale pétrolière du géant public russe Gazprom.
Depuis le début du développement du projet il y a tout juste trois ans, le consortium mené par Gazprom Neft a accompli un travail important en établissant toutes les installations nécessaires pour une production à grande échelle, qui doit commencer dès cette année, s'est félicité Vadim Iakovlev, directeur général adjoint de Gazprom Neft, cité dans le communiqué.La société russe, qui détient 30% du projet, a rappelé prévoir d'atteindre d'ici à 2017 une production de 170.000 barils par jour et maintenir la production à ce niveau pendant sept ans.
Gazprom avait remporté en 2009 l'exploitation de ce gisement mais a depuis signé des contrats avec la région autonome du Kurdistan irakien, ce qui a provoqué la colère de Bagdad.
Les autorités du Kurdistan et le pouvoir central irakien sont en désaccord notamment sur le partage des revenus.En novembre 2012, le gouvernement irakien avait sommé Gazprom, comme d'autres compagnies étrangères, de choisir entre ses activités au Kurdistan et le reste du pays, ce qui n'a pas empêché le groupe russe de signer par la suite de nouveaux contrats dans cette région.
Il a notamment annoncé en février y prendre la tête du projet de Halabja, qui pourrait renfermer 100 millions de tonnes de pétrole.
Lors d'une visite à Moscou en juillet, le Premier ministre Nouri al-Maliki avait demandé à Gazprom de suspendre ses projets au Kurdistan, en attendant une nouvelle loi régulant l'extraction des hydrocarbures par les entreprises étrangères.
La question du partage des revenus tirés du pétrole produit au Kurdistan a provoqué récemment des tensions entre l'Irak et la Turquie, qui a commencé en janvier à importer du brut de la région autonome.
Le gouvernement irakien, qui tire 95% de ses revenus du pétrole, espère augmenter la production du pays à 9 millions de barils par jour en 2017, contre 2 à 2,5 millions de barils par jour en moyenne actuellement.
Une telle prévision, qui placerait l'Irak parmi les tout premiers producteurs d'or noir de la planète, est jugée bien trop ambitieuse par les principaux experts internationaux comme l'Agence internationale de l'énergie (AIE).
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