Le brut grimpe, dopé par un regain des tensions autour de la Syrie
Vers 16H10 GMT (18H10 HEC), le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en octobre valait 112,92 dollars sur l'Intercontinental Exchange (ICE) de Londres, en hausse de 1,42 dollar par rapport à la clôture de mercredi.
Sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), le baril de "light sweet crude" (WTI) pour la même échéance prenait 1,39 dollar, à 108,95 dollars.
La Syrie ne remplira les conditions de l'initiative russe sur ses armes chimiques qu'à condition que les États-Unis cessent d'aider les rebelles et de menacer Damas, a déclaré le président Bachar al-Assad dans une interview jeudi à la télévision russe.
"C'est un processus bilatéral", a-t-il ajouté. "Quand nous verrons que les États-Unis veulent effectivement la stabilité dans la région, cesseront de menacer et de chercher à attaquer, et de livrer des armes aux terroristes, alors nous considèrerons que nous pouvons mener les processus jusqu'au bout et qu'il seront acceptables pour la Syrie".
Les prix du pétrole avaient reculé en début de semaine, suivant l'annonce de la proposition russe de placer les armes chimiques syriennes sous contrôle international - après avoir atteint des sommets en plusieurs mois ces deux dernières semaines en raison de la menace de frappes américaines.
La Syrie ne produit que quelques dizaines de milliers de barils de brut par jour mais les marchés craignent qu'une intervention militaire ne déstabilise l'ensemble du Moyen-Orient, qui représente 35% des exportations pétrolières mondiales.
Or le président américain Barack Obama a rappelé ces derniers jours qu'il n'écartait pas une action militaire, si la voie diplomatique devait échouer.
Par ailleurs, la situation en Libye continuait de soutenir les prix du brut à la hausse, expliquait Fawad Razaqzada, analyste chez GFT Markets.
Depuis plusieurs semaines, des terminaux pétroliers sont fermés en Libye, alors que le gouvernement est en conflit avec un groupe de gardes qu'il accuse de chercher à détourner du brut, ces derniers accusant à leur tour les autorités de vendre du pétrole de façon irrégulière.
La production du brut a par conséquent chuté à moins de 100'000 barils par jour, selon des responsables libyens, alors qu'elle s'établit hors période de conflit autour de 1,5 à 1,6 million de barils par jour.
Au niveau mondial cependant, l'offre de pétrole est toujours importante et progresse plus que la demande, relevaient des analystes.
La production pétrolière aux États-Unis a ainsi atteint la semaine dernière un plus haut en 24 ans, notaient les économistes de Commerzbank.
"L'approvisionnement est donc en train d'augmenter et s'il n'y a pas de progression coordonnée de la demande, les prix (du brut) devraient être mis sous pression bientôt", estimait M. Razaqzada.
De fait, l'Agence internationale de l'énergie (AIE) a averti jeudi qu'une poursuite de la chute des monnaies des pays émergents risquerait d'affecter la consommation d'or noir, tout en maintenant ses prévisions de croissance de la demande pétrolière en 2013 et 2014.
afp/rp
(AWP / 12.09.2013 18h40)