Le brut en légère baisse alors que le marché surveille la Syrie
Vers 13H15 GMT, le baril de "light sweet crude" (WTI) pour livraison en octobre cédait 13 cents sur le New York Mercantile Exchange (Nymex) et s'échangeait à 107,52 dollars. Le marché était fermé la veille en raison d'un jour férié aux Etats-Unis.
"Le marché est vraiment dans une position attentiste", selon Carl Larry de Oil Outlooks and Opinion. "Tout le monde se dit qu'une intervention militaire va être lancée à l'encontre de la Syrie mais pour l'instant rien ne s'est produit", a-t-il relevé. "Les investisseurs se placent donc en retrait, prêts à faire grimper les prix dès qu'une action sera lancée."
Les cours du WTI ont ainsi soudainement augmenté dans les échanges électroniques juste après que la Russie a annoncé avoir détecté mardi matin le lancement de deux missiles balistiques en Méditerranée.
Mais ils se sont ensuite stabilisés quand le ministère israélien de la Défense a indiqué qu'il s'agissait d'un tir de missile radar dans le cadre d'un exercice militaire israélo-américain.
La Syrie est un tout petit producteur de pétrole (quelques dizaines de milliers de barils de pétrole par jour) mais les marchés craignent qu'une intervention internationale contre le régime de Damas, accusé d'avoir mené une attaque aux armes chimiques, ne déstabilise l'ensemble du Moyen-Orient, région clef pour le brut.
La perspective d'une frappe unilatérale s'était quelque peu apaisée depuis que le président américain Barack Obama a demandé samedi au Congrès son autorisation pour une action militaire contre la Syrie. Le débat commencera la semaine du 9 septembre (date de la rentrée politique) à la Chambre des députés, mais son issue reste incertaine.
Les prix du WTI sont aussi affectés par une progression du dollar face aux principales devises, "à son plus haut niveau depuis le 2 août", a remarqué Robert Yawger de Mizuho Securities USA. Un renchérissement du billet vert a en effet tendance à rendre moins attractifs le baril libellé en monnaie américaine pour les investisseurs munis d'autres devises.
Plusieurs facteurs jouent pourtant en faveur d'une montée des prix du baril, le Brent londonien s'affichant d'ailleurs en hausse.
"Du côté de l'offre, le marché s'inquiète du recul de la production de brut en Libye", a relevé Phil Flynn, de Price Futures Group.
La capacité moyenne de production de ce pays, hors période de conflit, s'établit autour de 1,5 à 1,6 million b/j. Mais en raison de grèves sur les sites et les terminaux pétroliers depuis plusieurs semaines, la production est tombée à moins de 100.000 barils par jour, a indiqué lundi un responsable libyen.
Du côté de la demande, des chiffres chinois font état d'un léger rebond de la production manufacturière en août. Il s'agit toujours un bon signe pour la consommation énergétique dans ce pays particulièrement gourmand en or noir.
afp/al
(AWP / 03.09.2013 15h57)