Le cours du pétrole frole le cap des 110 dollars impacté par la situation en Egypte
New York : Le prix du pétrole a clôturé en hausse vendredi à New York, soutenu par les tensions en Egypte mais tout de même contenu par les anticipations des investisseurs sur un retrait progressif des mesures de soutien à l'économie de la banque centrale américaine. Le prix du baril de light sweet crude (WTI) pour livraison en septembre a augmenté de 48 cents à 107,33 dollars sur le New York Mercantile Exchange (Nymex).
Le baril de Brent de la mer du Nord coté à Londres, qui avait atteint 111,53 dollars, jeudi dernier, en cours d'échanges européens, son plus haut niveau depuis mai 2012 a cependant légèrement reculé vendredi pour des raisons techniques, mais reste soutenu par la crise en Egypte. Il se négociait autour des 109,52 dollars tandis qu'il se maintenait au-dessus des 107 dollars en cours d'échanges à New York.
"Les craintes restent centrées sur la situation en Egypte et les risques de contagion des violences au Moyen-Orient", souligne Carl Larry, de Oil Outlooks and Opinion.
Les cours du pétrole avaient augmenté la veille en raison de la recrudescence des tensions en Egypte, où les heurts entre les forces de l'ordre et les partisans du président déchu Mohamed Morsi se poursuivaient vendredi, deux jours après la dispersion très sanglante des manifestants.
La situation pourrait également s'envenimer en Libye, où le gouvernement a menacé jeudi soir de recourir à la force contre des agents de sécurité qui bloquent depuis plusieurs semaines des terminaux pétroliers, les accusant de vouloir commercialiser le brut à leur profit.
La production pétrolière libyenne, qui s'établit à environ 1,6 mio de barils par jour dans des conditions normales, était tombée fin juillet à 330'000 barils par jour et monte actuellement à 700'000 barils par jour.
Mais sur le marché new-yorkais, "la peur d'une diminution (des injections de liquidités de la banque centrale américaine, NDLR) devrait maintenir le prix vers le bas", selon Phil Flynn, de Prices Futures Group.
La Réserve fédérale (Fed) pourrait en effet commencer à alléger dès septembre ses injections de 85 mrd USD par mois destinés à stimuler la croissance américaine.
Par ailleurs, Phil Flynn souligne que "de bons indicateurs" sur l'état de l'économie nationale, notamment sur les nouvelles inscriptions au chômage publiées jeudi, ainsi que les mises en route de chantiers immobiliers et la productivité industrielle publiées vendredi matin, "ont constitué un frein" à la hausse du prix de l'or noir.