Le brut grimpe à Londres, soutenu par l'Egypte, mais recule à New-York
Vers 11h00 GMT (12h00 HEC), le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en mars s'échangeait à 102,73 dollars sur l'InterContinental Exchange (ICE) de Londres, en hausse de 91 cents par rapport à la clôture de mercredi.
Il est monté vers 10h00 jusqu'à 102,88 dollars, son plus haut niveau depuis plus d'une semaine.
En revanche, dans les échanges électroniques du New York Mercantile Exchange (Nymex), le baril de "light sweet crude" (WTI) pour la même échéance cédait 15 cents à 86,56 dollars, après avoir longuement oscillé autour de l'équilibre.
Le cours du Brent continuait d'être soutenu par les inquiétudes sur le mouvement de contestation en Egypte, où les tensions restent vives, le ministre égyptien des Affaires étrangères Ahmed Aboul Gheit ayant prévenu mercredi que l'armée interviendrait "en cas de chaos pour reprendre les choses en main".
Le baril coté à Londres bénéficiait par ailleurs du relèvement par l'Agence internationale de l'énergie (AIE) de sa prévision de demande mondiale de pétrole pour 2010 et 2011, notamment en raison d'une consommation chinoise record.
Notant l'impact des troubles égyptiens dans la récente hausse des cours, l'AIE a par ailleurs remarqué, dans son rapport mensuel publié jeudi, que "s'il n'y avait pas d'évidence d'une menace direct pour le trafic (pétrolier) via le Canal de Suez, la situation met en lumière les préoccupations du marché sur une possible perturbation" de l'acheminement de brut.
Le marché londonien, plus fondamentalement, était également porté par des tensions sur la production pétrolière en mer du Nord, observaient les analystes de la société viennoise JBC Energy.
L'offre des champs pétrolier de mer du Nord servant au calcul du prix de l'indice londonien "devrait connaître en mars une baisse mensuelle de 7%", notaient-ils, tout en estimant que "ce seul facteur est difficilement suffisant pour justifier à lui seul la solidité" du prix du Brent.
La différence entre le Brent et le WTI échangé à New York, qui atteignait jeudi un niveau sans précédent de presque 16 dollars, "commence à devenir tout simplement absurde", estimait JBC Energy.
Le WTI pâtit sévèrement de l'engorgement des stocks du terminal de Cushing (Oklahoma, sud), principal centre de stockage des Etats-Unis, où est conservé le brut pompé dans l'ouest du Texas (WTI) qui sert de référence sur le marché new-yorkais.
Les chiffres hebdomadaires du Département américain de l'Energie (DoE), qui a fait état mercredi d'une nouvelle hausse marquée des stocks de brut aux Etats-Unis, pour la quatrième semaine consécutive, "ne pouvait être que négativement accueillie" par le marché américain, relevait JBC Energy.
Mais l'écart de 15 dollars entre les deux prix de référence "ne peut pas uniquement s'expliquer par le haut niveau des stocks pétroliers américains", tempéraient les analystes de Commerzbank.
"Certains opérateurs avaient misé sur une réduction de l'écart entre Brent et WTI, et se voient maintenant contraints de fermer leurs positions pour limiter leurs pertes", ce qui accroît le phénomène, expliquaient-ils.
cha
(AWP/10 février 2011 12h38)