AIE: demande mondiale à nouveau revue en hausse en 2010 et 2011 (dév.)
Alors que le baril de brut a momentanément dépassé fin janvier le seuil symbolique des 100 dollars, poussé par la contestation en Egypte, l'agence prévient à nouveau dans son rapport mensuel que le maintien de prix élevés pourrait peser sur la reprise mondiale.
La ponction pétrolière sur l'économie mondiale "risque de se rapprocher en 2011 des niveaux qui ont coïncidé, par le passé, avec un ralentissement économique marqué", estiment les auteurs du rapport.
"La combinaison de prix plus élevés avec une reprise économique fragile, des pressions inflationnistes naissantes et une instabilité au Proche-Orient n'est pas une combinaison très saine", relèvent-il.
Pour autant, l'AIE, dont le siège est à Paris, continue de penser que la nouvelle flambée des cours est essentiellement due aux fondamentaux du marché, davantage qu'à des phénomènes spéculatifs, avec une demande de pétrole, notamment de gasoil, "remarquablement forte".
Pour le cinquième mois consécutif, l'agence, qui représente les intérêts des pays industrialisés, a ainsi revu à la hausse son estimation de demande mondiale de pétrole en 2010 ainsi que sa prévision pour cette année.
La consommation a progressé l'an dernier de 2,8 mbj par rapport à 2009 (+3,3%), année de la crise, soit environ 120.000 barils par jour de plus que prévu dans le dernier rapport.
Pour 2011, les prévisions sont revues à la hausse dans les mêmes proportions par l'agence, qui table sur une augmentation de 1,5 mbj par rapport à 2010 (+1,7%).
Une reprise plus vigoureuse qu'attendu en Amérique du Nord, mais surtout une demande plus forte en Asie, et notamment en Chine, expliquent ces chiffres.
La consommation chinoise a en effet "battu un nouveau record en décembre (10,4 mbj)", avec une hausse de 12,2% en 2010 par rapport à l'année précédente, "soit plus du tiers de la progression de la demande mondiale", selon le rapport.
De son côté, l'offre mondiale d'or noir a augmenté de 0,5 mbj en janvier par rapport à décembre, pour s'établir à 88,5 mbj. Cette hausse provient pour l'essentiel des membres de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep).
La production de brut de l'Opep a atteint son plus haut niveau depuis deux ans en janvier, à 29,85 mbj. La progression mensuelle de 280'000 barils par jour est essentiellement due à une offre accrue en provenance d'Irak.
Au premier mois de 2011, l'Opep ne respectait plus qu'à 44% ses quotas de production, contre 45% en décembre.
mm
(AWP/10 février 2011 12h30)