Le brut recule, la Chine et la zone euro inquiètent le marché
Vers 11H50 GMT (12H50 HEC), le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en janvier s'échangeait à 107,91 dollars sur l'Intercontinental Exchange (ICE) de Londres, en baisse de 1,12 dollar par rapport à la clôture de mardi.
Dans les échanges électroniques sur le New York Mercantile Exchange, le baril de "light sweet crude" (WTI) pour la même échéance abandonnait 1,77 dollar à 96,24 dollars.
"De mauvaises statistiques publiées en Chine (deuxième pays consommateur de brut dans le monde, ndlr) ont renforcé la pression sur les prix du pétrole", soulignaient les analystes de Commerzbank.
L'activité manufacturière en Chine a enregistré en novembre sa plus forte chute depuis mars 2009, passant sous la barre des 50 points - ce qui indique une contraction de l'activité, selon un indicateur préliminaire publié mercredi par la banque HSBC.
La perspective d'un ralentissement marqué de l'économie chinoise se conjugue pour les investisseurs aux inquiétudes persistantes sur l'aggravation de la crise des dettes souveraines européennes et sur la solidité de la demande énergétique aux Etats-Unis, où la croissance du Produit intérieur brut (PIB) pour le troisième trimestre a été revue en baisse mardi.
D'autre part, "les températures observées actuellement sont au-dessus des normales saisonnières des deux côtés de l'Atlantique", ce qui devrait peser sur la consommation de fioul de chauffage, tandis que la consommation d'essence recule aux Etats-Unis, pâtissant de la morosité de l'économie américaine, observait Olivier Jakob, analyste du cabinet suisse Petromatrix.
Dans ce contexte, les investisseurs scruteront mercredi les chiffres hebdomadaires du Département américain de l'Energie (DoE).
Selon les analystes interrogés par l'agence Dow Jones Newswires, le DoE devrait faire état d'une hausse de 300'000 barils des réserves de pétrole brut aux Etats-Unis sur la semaine achevée le 18 novembre, ainsi qu'une hausse de 900'000 barils des stocks d'essence.
Il devrait en revanche annoncer une nouvelle baisse, de 1,6 million de barils, des stocks de produits distillés (gazole et fioul de chauffage).
Par ailleurs, le marché devrait rester soutenu par le regain de tensions géopolitiques, après l'annonce mardi par la France, le Royaume-Uni et les Etats-Unis d'un nouveau tour de vis aux sanctions internationales contre l'Iran, soupçonné de développer un programme nucléaire militaire. La France a également proposé que les pays occidentaux interrompent leurs importations de brut iranien.
"La France peut se passer des importations iraniennes, mais faire une croix sur le pétrole iranien peut se révéler bien plus difficile pour d'autres pays du sud de l'Europe ou encore la Turquie", expliquait M. Jakob.
L'Iran est le deuxième producteur au sein de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep) et contrôle le stratégique détroit d'Ormuz, par lequel transite près de 40% du trafic maritime pétrolier mondial.
Cependant, ces tensions sur l'offre "pourraient être facilement tempérées par le fait que la production libyenne fait progressivement son retour sur le marché", estimaient les experts de Commerzbank.
rp
(AWP / 23.11.2011 13h11)