Le brut creuse ses pertes, dans un marché toujours inquiet pour l'Italie
Vers 17H00 GMT (18H00 à Paris), le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en décembre, dont c'est l'avant-dernier jour de cotation, s'échangeait à 112,51 dollars sur l'Intercontinental Exchange (ICE) de Londres, cédant 1,65 dollar par rapport à la clôture de vendredi.
Sur le New York Mercantile Exchange, le baril de "light sweet crude" (WTI) pour la même échéance perdait 93 cents à 98,06 dollars. Il s'est hissé à 99,69 dollars en début d'échanges asiatiques, son plus haut niveau depuis fin juillet, avant de battre en retraite.
Le marché restait dominé par la prudence, en dépit de la nomination dimanche de l'ancien commissaire européen Mario Monti à la tête du gouvernement italien --une nouvelle largement anticipée par les investisseurs.
"Les marchés avaient salué vendredi la perspective d'un gouvernement de technocrates en Italie, qui avait donné un coup de pouce aux prix du pétrole", mais en dépit des espoirs soulevés par la nomination de M. Monti, "les cours restent dominés par les inquiétudes persistantes sur les dettes souveraines", soulignait Amrita Sen, analyste de Barclays Capital.
Le marché pétrolier "est toujours bridé par les craintes des conséquences qu'entraînerait un échec des politiques économiques" récemment approuvées pour sortir de la crise des dettes publiques dans la zone euro, a-t-elle poursuivi.
Les investisseurs restaient donc sur leurs gardes, d'autant que Rome a procédé lundi à une émission de dette à des taux très élevés (plus de 6% pour des titres à 5 ans), peu à même de rasséréner les opérateurs et de les attirer vers les actifs jugés plus risqués.
Ainsi, à l'unisson d'un recul des Bourses, l'euro faiblissait face au dollar: le renforcement du billet vert rend encore moins attractif les achats de brut, libellés en dollars, pour les investisseurs munis d'autres devises.
"Les changements de dirigeants ne changent rien aux problèmes énormes auxquels ces pays font face, avec notamment un profond manque de compétitivité" et un endettement massif, soulignait de son côté David Hufton, analyste du courtier PVM.
Et "l'espoir d'un soutien en dernier ressort de la Banque centrale européenne (BCE) pour racheter davantage d'obligations des pays en difficultés" pourrait s'avérer "excessif", prévenait également l'analyste.
Le Brent échangé à Londres pâtissait de surcroît d'un certain regain de confiance sur l'offre alors que les problèmes techniques rencontrés depuis l'été par les plateformes en mer du Nord tendent à se résorber et que la production libyenne, paralysée entre mars et août, redémarre progressivement.
La production de pétrole en Libye a atteint 600.000 barils par jour (bj) et devrait s'élever à 800.000 bj à la fin de l'année, a déclaré dimanche la Compagnie pétrolière nationale libyenne (NOC).
Avant l'éclatement du conflit en mars, la production libyenne était estimée à 1,6 millions de barils par jour.
Les opérateurs continuaient en revanche de surveiller le Moyen-Orient, où les tensions géopolitiques restaient vives autour de la Syrie --dont la participation à la Ligue arabe a été suspendue samedi-- et autour du programme nucléaire de l'Iran, deuxième producteur au sein de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep).
sm
(AWP / 14.11.2011 18h31)