Tunisie: la production de pétrole à l'arrêt dans deux régions (ministre)
"L'arrêt s'est déroulé de manière progressive ces deux derniers mois" suite aux manifestations et sit-in réclamant emplois et développement à Tataouine et Kébili, a dit Mme Cheikhrouhou sur les ondes de la radio privée Shems FM.
"Aujourd'hui nous sommes dans une situation où toute la production (de pétrole et de gaz) est pratiquement à l'arrêt", a-t-elle affirmé.
Le sit-in d'El-Kamour, site pétrolier situé à deux heures de route de Tataouine en plein désert, a dégénéré en affrontements avec les forces de l'ordre le mois dernier. Un manifestant a été tué par un véhicule de la gendarmerie, "accidentellement" selon les autorités, ce qui a provoqué une flambée de violences et des marches de solidarité.
Le 10 mai, le président Béji Caïd Essebsi a demandé aux militaires de protéger les sites de production des mouvements sociaux susceptibles d'empêcher leur exploitation. La Tunisie peine à relancer son économie, durement affectée par l'instabilité qui a suivi la révolution de 2011.
"L'arrêt de la production dans les gouvernorats de Tataouine et Kébili a des conséquences directes sur l'économie nationale et contribue à l'aggravation du déficit commercial", a mis en garde le ministère de l'Energie dans un communiqué, ajoutant que le secteur des carburants était "dans une situation critique".
Selon Mme Cheikhrouhou, le manque à gagner engendré par l'arrêt de la production est de 24 millions de dinars par semaine (près de 9 millions d'euros).
Des emplois pourraient être menacés si la crise se poursuit et le prix du carburant pourrait, lui, augmenter, a-t-elle ajouté.
Le président Béji Caïd Essebsi a toutefois récemment relevé "des signes de détente" dans l'économie nationale.
(c) AFP