Le brut poursuit sa hausse, porté par les inquiétudes sur la Libye
Vers 11H30 GMT (12H30 HEC), le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en avril s'échangeait à 107,28 dollars sur l'InterContinental Exchange (ICE) de Londres, en hausse de 1,54 dollar par rapport à la clôture de vendredi, après avoir atteint 108,57 dollars, un sommet depuis le 4 septembre 2008.
Sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), le baril de "light sweet crude" (WTI) pour livraison en mars, dont c'est le dernier jour de cotation, grimpait de 7,30 dollars à 93,50 dollars, après être monté à 94,49 dollars, son niveau le plus élevé depuis l'automne 2008.
"Les troubles en Libye poussent les cours du pétrole à de nouveaux sommets", observaient les analystes de Commerzbank, mettant en avant une accélération de la progression des prix même sur la place new yorkaise, dont les gains ont brièvement dépassé les 8 dollars pendant les échanges asiatiques.
La Libye est secouée depuis la fin de la semaine dernière par un mouvement de contestation populaire contre le régime de Mouammar Kadhafi, au pouvoir depuis 42 ans, dont la répression sanglante a déjà fait plusieurs centaines de morts.
La Libye, membre de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep), est le quatrième producteur de pétrole en Afrique, avec près de 1,8 million de barils par jour et possède des réserves évaluées à 42 milliards de barils.
Les courtiers achetaient massivement du Brent de la mer du Nord, car toute perturbation des approvisionnements au Moyen-Orient ou en Afrique du Nord affecterait en premier lieu le marché européen.
L'Opep a elle-même dit surveiller de près l'évolution de la situation en Libye, et est prête à réagir "si cela s'avérait nécessaire" pour éviter une flambée des prix, a indiqué mardi à Ryad le ministre du Pétrole des Emirats arabes unis.
Les cours du WTI coté à New York restaient pour leur part largement sous le seuil de 100 dollars, toujours pénalisés par une surabondance des stocks aux Etats-Unis, notamment des réserves, proches de la saturation, accumulées de Cushing (Oklahoma, sud), principal centre de stockage du pays.
Cependant, "si les troubles en Libye s'étendent au reste de la région, les prix du pétrole pourraient grimper à des niveaux records", prévenait Torbjorn Kjus, analyste chez DnB NOR.
Les cours pourraient même pulvériser les 147 dollars atteints à Londres et New York en juillet 2008, prévenait-il.
"L'Algérie, la Libye, l'Iran, l'Irak, le Koweït, le Qatar, les Emirats arabes unis, et l'Arabie saoudite exportent environ 20 millions de barils de pétrole par jour (soit un peu moins d'un quart de la demande mondiale, ndlr), alors il est tout naturel que le marché intègre dans les cours un risque grandissant d'une contagion des troubles", expliquait M. Kjus.
"Le marché se demande désormais qui sera le prochain si le colonel Kadhafi est chassé du pouvoir", observait M. Kjus.
fah
(AWP/22 février 2011 13h00)