Le brut poursuit sa hausse, porté par des inquiétudes sur l'Egypte
Vers 11H30 GMT (12H30 HEC), le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en mars s'échangeait à 102,67 dollars sur l'InterContinental Exchange (ICE) de Londres, gagnant 33 cents par rapport à la clôture de mercredi.
Il est monté jeudi jusqu'à 103,37 dollars, son plus haut niveau depuis le 26 septembre 2008.
Dans les échanges électroniques du New York Mercantile Exchange (Nymex), le baril de "light sweet crude" (WTI) pour la même échéance progressait de 79 cents à 91,65 dollars.
La révolte populaire réclamant le départ de Hosni Moubarak a viré mercredi à l'affrontement armé entre opposants et partisans du président égyptien, coeur de la contestation au Caire, faisant plusieurs morts.
Ces violences ont éclaté au lendemain d'une intervention de Hosni Moubarak, au pouvoir depuis 29 ans, qui avait promis qu'il ne briguerait pas un sixième mandat en septembre.
L'Egypte n'est pas un gros producteur de brut, mais il abrite deux voies stratégiques acheminant le pétrole du Moyen-Orient, de la mer Rouge à la Méditerranée: le canal de Suez et l'oléoduc Suez-Méditerranée (Sumed).
Les cours restaient soutenus par "des inquiétudes persistantes sur les tensions politiques en Egypte et des craintes de voir ces manifestations populaires faire tache d'huile en Afrique du Nord et au Proche-Orient", où se trouvent les plus gros producteurs mondiaux de brut, commentaient les analystes du cabinet viennois JBC Energy.
La hausse des cours était cependant un peu limitée, surtout sur la place new-yorkaise, par la publication d'une nouvelle progression des stocks de brut aux Etats-Unis lors de la semaine achevée le 28 janvier, ajoutaient les analystes.
Principale source d'inquiétude pour les observateurs, le terminal de Cushing (Oklahoma, Sud), déjà proche de la saturation, a vu ses réserves encore gonfler, de 600.000 barils, à 38,3 millions de barils. C'est une mauvaise nouvelle pour les prix du WTI, le baril texan échangé à New York qui souffre de l'existence de ces réserves, comme en témoigne sa différence de prix inédite avec le Brent.
Alors que le pétrole disponible aux Etats-Unis est surabondant, il faudrait une forte hausse de la demande pour que ces stocks baissent, ce qui ne risque pas d'arriver dans l'immédiat, du fait de la nouvelle vague de froid qui touche le pays et gèle la consommation, notamment d'essence, notait Olivier Jakob, analyste chez Petromatrix.
De plus, la consommation de brut reste en berne aux Etats-Unis alors que la reprise économique peine à prendre de la vitesse. Les investisseurs guetteront jeudi une série d'indicateurs afin d'évaluer la vigueur de la reprise, comme les commandes industrielles pour décembre, avant le très attendu rapport mensuel sur l'emploi et le chômage, vendredi.
fah
(AWP/03 février 2011 13h00)