Le brut hésite, toujours suspendu à la situation en Egypte
Vers 17H00 GMT (18H00 HEC), le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en mars s'échangeait à 101,39 dollars sur l'InterContinental Exchange (ICE) de Londres, progressant de 38 cents par rapport à la clôture de lundi.
Il avait bondi la veille dans un marché inquiet des conséquences du mouvement de contestation égyptien, franchissant la barre des 100 dollars pour la première fois depuis deux ans et grimpant jusqu'à 101,73 dollars, son plus haut niveau depuis le 29 septembre 2008.
Dans les échanges électroniques du New York Mercantile Exchange (Nymex), le baril de "light sweet crude" (WTI) pour la même échéance reculait de 81 cents à 91,38 dollars.
Le marché hésitait, suspendu à l'évolution de la situation en Egypte, alors que des centaines de milliers d'Egyptiens se sont rassemblés mardi au Caire pour une journée de manifestations que l'opposition espère décisive, après une semaine de révolte pour exiger le départ du président Hosni Moubarak.
Le pays est un producteur marginal, mais il abrite deux voies stratégiques acheminant le brut du Moyen-Orient de la mer Rouge à la Méditerranée: le canal de Suez et l'oléoduc Suez-Méditerranée (Sumed).
"La situation en Egypte demeure hautement incertaine, mais les dernières manifestations de rue pour appeler à la démission de Moubarak apparaissent relativement paisibles et l'armée n'utilise pas la force, ce qui suggère qu'une transition organisée du pouvoir est encore possible", soulignait mardi Julian Jessop, de Capital Economics.
L'économiste s'attend cependant à une décrue prochaine des cours: l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep) "a assez de capacités non utilisées pour accroître sa production pour compenser toute perturbation de l'acheminement via le canal de Suez ou de la production ailleurs dans le Moyen-Orient: un scénario du pire qui reste improbable".
"Les violences dans la ville de Suez n'ont pas visé spécifiquement les infrastructures ou les navires" mais, autant que des perturbations des routes pétrolières, "les investisseurs redoutent une contagion de la crise politique égyptienne", précisait toutefois Andrey Kryuchenkov, analyste de VTB Capital.
L'Egypte a emboîté le pas à la Tunisie, et des manifestations ont été signalées dans d'autres pays de la région, comme en Algérie, exportateur de pétrole membre de l'Opep, ainsi qu'en Jordanie, où le roi Abdallah II a nommé mardi un nouveau gouvernement.
Les indicateurs contrastés publiés aux Etats-Unis n'ont pas aidé le marché à se choisir une direction.
L'indice des directeurs d'achats de l'association professionnelle ISM a ainsi grimpé en janvier à son plus haut niveau depuis le mois de mai 2004, tandis que les dépenses de construction américaines ont reculé en 2010 pour la quatrième année de suite, à leur plus bas niveau depuis 2000.
Aux Etats-Unis toujours, les opérateurs de marché surveillaient la progression d'une nouvelle offensive hivernale dans le centre du pays, accompagnée de fortes chutes de neige, de pluies verglaçantes et de vent en rafales.
"Il y a beaucoup d'inquiétudes au sujet de la tempête et de son impact sur la demande", a rapporté Phil Flynn, analyste de PFG Best Research.
rp
(AWP/01 février 2011 18h43)