Le pétrole grimpe fortement, inquiétudes sur l'Irak
Vers 10H00 GMT (12H00 à Paris), le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en juillet, dont c'est l'avant dernier jour de cotation, valait 111,69 dollars sur l'Intercontinental Exchange (ICE) de Londres, en hausse de 1,74 dollar par rapport à la clôture de mercredi. Le baril de Brent est monté jeudi vers 09H50 GMT à 111,77 dollars, son niveau le plus élevé depuis début mars.
Dans les échanges électroniques sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), le baril de light sweet crude (WTI) pour la même échéance gagnait 1,63 dollar, à 106,03 dollars, son niveau le plus élevé en près de neuf mois.
Le Brent a ouvert raffermi, porté par des inquiétudes sur l'offre, après les attaques en Irak de rebelles jihadistes sunnites, commentait Dorian Lucas, analyste chez Inenco.
Les jihadistes étaient jeudi à moins de 100 km de Bagdad, après avoir pris de larges territoires du nord de l'Irak où ils ont lancé une offensive fulgurante en début de semaine.
Depuis mardi, ces combattants islamistes, exclus du réseau Al-Qaïda car jugés trop radicaux, se sont emparés, dans le nord du pays, de la deuxième ville d'Irak, Mossoul, de sa province, Ninive, et de secteurs dans deux provinces proches, Kirkouk et Salaheddine, majoritairement sunnites.Mercredi, ils ont pris Tikrit, à 160 km au nord de Bagdad, et avançaient vers la capitale.
Les forces kurdes irakiennes ont pris jeudi le contrôle de la ville pétrolière de Kirkouk, située à 240 km au nord de Bagdad, afin de la protéger d'un possible assaut des insurgés.
Pour l'instant, le marché du pétrole ne s'inquiète pas excessivement, mais cela pourrait rapidement changer si les rebelles continuent d'avancer et venaient à menacer la production de pétrole dans le sud du pays, d'où sort plus de deux fois ce que produit la Libye en temps normal, notaient les analystes de Commerzbank, prévenant qu'il est quasiment impossible de compenser une telle interruption dans l'offre.
Si la Libye ne produit actuellement que moins de 200.000 barils de pétrole par jour du fait de blocages sur ses installations depuis l'été dernier, ses capacités normales de production s'établissent à 1,5 million de barils par jour (mb/j).
Dans ce contexte, les investisseurs faisaient peu de cas de l'annonce mercredi du maintien, comme attendu, à 30 mb/j du quota de production de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep).
En outre, les cours trouvaient un peu de soutien dans la publication mercredi d'un baisse bien plus marquée que prévu des stocks de brut aux États-Unis la semaine dernière.