Le brut monte à Londres, soutenu par l'Égypte
Vers 10H00 GMT (12H00 HEC), le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en octobre valait 110,54 dollars sur l'Intercontinental Exchange (ICE) de Londres, en hausse de 14 cents par rapport à la clôture de vendredi.
Dans les échanges électroniques sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), le baril de "light sweet crude" (WTI) pour livraison en septembre perdait 25 cents, à 107,21 dollars.
"Les violences en Egypte, qui ont continué au cours du week-end, devraient soutenir les prix du pétrole" en début de semaine, estimaient les économistes de Commerzbank.
Depuis que l'armée a destitué et arrêté le président Morsi le 3 juillet, l'Égypte est plongée dans une crise politique, qui est devenue particulièrement violente la semaine dernière, avec la mort de plus de 800 personnes.
"Il est extrêmement improbable que les émeutes causent l'interruption de l'acheminement de pétrole par le canal de Suez et l'oléoduc Sumed, deux routes par lesquelles transitent jusqu'à 4,5 millions de baril de brut et de produits pétroliers chaque jour", mais "le risque que les troubles puissent (en) ralentir le transport justifie une prime de risque sur le prix du pétrole", expliquait-on chez Commerzbank.
L'Égypte n'exporte que très peu de pétrole mais dispose, en plus du canal de Suez, d'un important réseau d'oléoducs et se situe ainsi au coeur de l'acheminement du brut d'Afrique du Nord et de la région du Golfe.
Le Brent était également soutenu lundi par les troubles persistants en Libye sur les sites et les terminaux pétroliers.
Depuis plusieurs semaines, un groupe de gardes des installations pétrolières est en conflit ouvert avec le gouvernement, qui les accusent de vouloir détourner la production pétrolière à leur profit. Les autorités libyennes ont d'ailleurs menacé la semaine dernière de faire usage de la force contre ces gardes.
Ce conflit affecte la production libyenne, qui est tombée à 500'000 barils par jour (bpj) contre 1,5 million bpj auparavant. Fin juillet, la production était même descendue jusqu'à 330'000 bpj.
De son côté, le WTI était légèrement pénalisé par la perspective d'une diminution imminente des mesures de soutien de la Fed à l'économie américaine.
"Il semble que les investisseurs se soient décidés sur le fait que la Fed commencera à ralentir ses mesures d'aide le mois prochain et la seule inconnue est de combien sera ce ralentissement", jugeait ainsi Michael Hewson, chez CMC Markets.
Les opérateurs scruteront donc la publication des minutes de la dernière réunion de la Fed mercredi, espérant y trouver un indice sur le futur de la politique monétaire ultra-accommodante de la Fed.
afp/cha
(AWP / 19.08.2013 12h31)