Le brut recule, l'Arabie saoudite apaise un peu les craintes sur l'offre
Vers 11H10 GMT (12H10 HEC), le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en mai, s'échangeait à 124,13 dollars, en repli de 1,58 dollar par rapport à la clôture de lundi.
Dans les échanges électroniques du New York Mercantile Exchange (Nymex), le baril de "light sweet crude" (WTI) pour livraison en avril, dont c'est le dernier jour de cotation, perdait 88 cents à 107,21 dollars.
"Le marché se concentre sur les efforts de l'Arabie saoudite et de la Libye pour gonfler leur production de brut", ce qui contribue à apaiser quelque peu les inquiétudes des opérateurs sur de possibles tensions dans l'offre pétrolière mondiale, a expliqué David Hufton, analyste du courtier PVM.
Ainsi, le gouvernement saoudien a indiqué lundi qu'il s'engageait à "assurer une offre adéquate de pétrole", "stabiliser le marché du pétrole" et "ramener les prix à des niveaux raisonnables" pour les producteurs et les consommateurs, selon le quotidien saoudien anglophone Arab News citant le cabinet du Roi.
"Après le ministre saoudien du pétrole (ces dernières semaines, ndlr), le cabinet du Roi (d'Arabie saoudite) s'exprime à son tour sur ce sujet, et cela a d'autant plus de poids" pour le marché, a observé Olivier Jakob, analyste de la société suisse Petromatrix, notant que le pays a envoyé ce mois-ci un nombre record de supertankers (11) vers les Etats-Unis.
L'Arabie saoudite, premier exportateur mondial de brut, avait indiqué à plusieurs reprises ces dernières semaines se tenir prête à compenser tout déficit d'approvisionnement sur le marché pétrolier, alors que les opérateurs s'inquiètent de l'impact des sanctions internationales contre l'Iran.
Selon l'Agence internationale de l'Energie (AIE), les exportations de pétrole de l'Iran pourraient être réduites d'au moins un tiers à partir de la mi-2012, du fait des sanctions occidentales, comme l'embargo progressif contre le brut iranien décidé en janvier par l'Union européenne (UE).
"Les Saoudiens expriment de plus en plus fortement leur engagement à compenser le manque de pétrole iranien. Beaucoup d'experts estiment qu'ils produisent déjà bien plus de 10 millions de barils par jour (niveau de l'offre saoudienne en février selon l'AIE, ndlr), alors qu'ils projettent de remettre en service d'anciens champs" qui avaient été délaissés, a souligné M. Hufton.
La Libye, de son côté, devrait exporter près de 1,4 million de barils par jour (mbj) en avril, selon des estimations de la compagnie nationale NOC. La production libyenne s'établissait en février à 1,30 mbj selon l'AIE, contre 1,8 mbj avant la guerre civile dans le pays au printemps 2011.
"Le retour de l'offre libyenne sur le marché pétrolier, après la fin de la guerre civile à l'automne dernier, est intervenu bien plus rapidement qu'attendu", ont commenté les analystes de Commerzbank.
"L'accroissement des exportations de brut libyen devraient contribuer à apaiser les tensions sur l'approvisionnement de certains pays européens", contraints en raison de l'embargo contre l'Iran de chercher des sources alternatives d'or noir, ont-ils ajouté.
rp
(AWP / 20.03.2012 12h40)