Le pétrole finit en forte baisse, le pessimisme demeurant sur l'offre
Le prix du baril de light sweet crude (WTI) pour livraison en juin, dont c'était le dernier jour comme contrat de référence, a perdu 2,25 dollars à 57,99 dollars sur le New York Mercantile Exchange (Nymex).
A Londres, le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en juillet a terminé la séance à 64,02 dollars, lui aussi en baisse de 2,25 dollars par rapport à la clôture de lundi.
Les cours, qui ont nettement rebondi en deux mois après avoir atteint leur plus faible niveau depuis six ans à la mi-mars à New York, n'étaient plus retombés si bas depuis le début mai.
Les cours du brut ont monté trop vite et trop haut, a jugé Kyle Cooper, de IAF Advisors. En particulier, l'équilibre de l'offre et de la demande ne s'est pas tant amélioré que cela aux Etats-Unis.
Sur ce plan, les investisseurs semblent pris de pessimisme à la veille de la publication hebdomadaire par le gouvernement américain de l'état des réserves de pétrole aux Etats-Unis, prévue à 14H30 GMT.
Cela fait deux semaines que les réserves américaines [de brut] déclinent, mais elles restent à un niveau élevé, et la production, qui est peut-être l'élément le plus important, reste nettement au-dessus de 9,3 millions de barils, a prévenu Gene McGillian, de Tradition Energy.Le marché digèrera auparavant les estimations sur le sujet de l'association professionnelle American Petroleum Institute (API), prévues mardi après la clôture.
Pour l'heure, les investisseurs n'ont pas trouvé de soutien du côté du Moyen-Orient, au lendemain de l'annonce que les exportations de l'Arabie Saoudite, chef de file de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep), avaient atteint leur plus haut niveau depuis 2005 en mars, et que celles de l'Irak, également membre du cartel, avaient fortement monté le même mois.
Le marché renoue avec la réalité à la faveur des dernières statistiques sur les exportations de l'Arabie saoudite qui font figure de piqûre de rappel pour les investisseurs a jugé Christopher Dembik, analyste chez Saxo Banque. Le surplus d'offre en provenance du Moyen-Orient n'est en aucune façon en train de se résorber.- Poids du dollar -
Le marché pétrolier attend désormais pour le 5 juin la prochaine réunion de l'Opep, qui a largement contribué à la baisse des prix en s'abstenant à l'automne d'abaisser son plafond de production. Au second semestre 2014, les cours avaient chuté de plus de moitié.
Pour les experts de Commerzbank, le niveau élevé des exportations saoudiennes et irakiennes montre que les deux plus gros producteurs de l'Opep continuent (...) à défendre leurs parts de marché, ce qui laisse difficilement croire à un changement de stratégie à l'occasion de la réunion du cartel dans deux bonnes semaines.
En-dehors de la problématique de l'offre et de la demande, le renforcement du dollar a mis les cours sous pression, a jugé M. Cooper.
Comme les échanges pétroliers sont libellés en monnaie américaine, la force du dollar, qui profite d'un affaiblissement de l'euro à la suite d'annonces sur la politique de la Banque centrale européenne (BCE), les rend moins attrayants pour les investisseurs.
Dernier élément susceptible d'avoir accéléré les fluctuations des cours, le contrat pour juin sur le WTI pourrait (avoir été) l'objet d'une instabilité accrue (...) en vue de son expiration cette après-midi, a noté Tim Evans, de Citi.
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(c) AFP