Le pétrole souffre de la guerre commerciale entre les Etats-Unis et la Chine
🇺🇸 Les États-Unis ont augmenté mardi de 10% leurs droits de douane sur l'ensemble des produits importés de Chine.
🇨🇳 Quelques minutes plus tard, Pékin annonçait imposer à partir du 10 février des taxes douanières de 10% sur le pétrole américain et d'autres biens venant des États-Unis, comme certains véhicules.
En conséquence, vers 12H30 GMT (13H30 HEC), le prix du baril de Brent BRENT Le Brent ou brut de mer du nord, est une variation de pétrole brut faisant office de référence en Europe, coté sur l'InterContinentalExchange (ICE), place boursière spécialisée dans le négoce de l'énergie. Il est devenu le premier standard international pour la fixation des prix du pétrole. de la mer du Nord, pour livraison en avril, tombait de 1,30% à 74,97 dollars.
Son équivalent américain, le baril de West Texas Intermediate, pour livraison en mars, lâchait 2,17% à 71,57 dollars.
"Les États-Unis n'achètent pratiquement pas de pétrole chinois", à peine 3.000 barils par jour (b/j), souligne cependant Tamas Varga, analyste chez PVM Energy.
Les exportations américaines de pétrole vers la Chine sont en revanche un peu plus notables, à environ 195.000 b/j, et 674.000 barils journaliers de produits pétroliers.
La hausse des taxes sur ces "modestes" échanges ne devrait donc avoir qu'"un impact direct limité sur les prix", avance Jorge Leon, Rystad Energy, interrogé par l'AFP.
"La question clé est de savoir où nous allons à partir de maintenant: est-ce le début d'une guerre commerciale de représailles entre les deux plus grandes économies du monde?", se demande-t-il. "Si tel est le cas, le risque d'un affaiblissement de la croissance économique mondiale serait important."
Les deux puissances sont de loin les plus importantes consommatrices mondiales d'or noir, et tout ralentissement de leurs économies respectives pèserait également sur les cours.
Donald Trump a par ailleurs suspendu pour un mois son projet d'imposition de droits de douane de 25% au Mexique et au Canada, y compris les 10% de taxes sur le brut canadien, dont la perspective avait initialement soutenu les prix.
🇨🇦 Le Canada est en effet le premier importateur étranger de pétrole aux États-Unis, avec près de quatre millions de barils quotidiens, soit environ 60% du brut importé par Washington.
Si "la peur d'un ralentissement économique à cause des tarifs Trump est la principale source de pression sur le pétrole aujourd'hui", les prix sont aussi tirés à la baisse par l'Organisation des pays exportateurs de pétrole et ses alliés (OPEP+), qui a annoncé lundi maintenir son calendrier d'augmentation de production, selon Bjarne Schieldrop, de la banque suédoise SEB.
Elle prévoit la réintroduction graduelle de 2,2 millions de barils quotidiens sur le marché.
(c) AFP