Rebond du pétrole en trompe-l'oeil
![cours du petrole](/images/stories/petrole_cours_cloture_brent_wti.jpg)
La hausse du prix du pétrole, "malgré un marché des actions dans le rouge et le regain de vigueur du dollar", est "remarquable", estime auprès de l'AFP John Kilduff.
Selon lui, "le prix du baril a suffisamment reculé ces derniers jours pour permettre un petit rebond aujourd'hui avant le weekend".
Son équivalent américain, le baril de West Texas Intermediate, pour livraison en mars, a gagné 0,55%, à 71,00 dollars.
De façon générale, observe John Kilduff, les opérateurs réalisent un "exercice d'équilibre" autour des droits de douane, intégrant informations de presse et déclarations officielles en attendant "d'avoir plus de clarté" sur ce qui sera réellement appliqué.
Dans un revirement de dernière minute, Donald Trump a suspendu pour un mois son projet d'imposer des droits de douane au Mexique et au Canada, en échange d'un renforcement des contrôles aux frontières par les deux pays.
Toutefois, la Chine n'y a pas échappé et subit désormais 10% de taxes supplémentaires sur toutes ses exportations vers les États-Unis. Pékin a immédiatement répliqué mardi en promettant de relever les barrières douanières sur une série de produits américains allant du pétrole brut aux matières agricoles.
"Il est difficile de déterminer l'impact réel des droits de douane sur les flux d'approvisionnement surtout si une réorganisation" est décidée pour contourner les surtaxes, à l'image des mécanismes employés par le secteur énergétique russe pour contourner les sanctions, commente John Kilduff.
L'incertitude du marché est portée par les revirements du président américain car "avec Donald Trump, on ne sait jamais quand il va conclure un accord", reprend M. Kilduff.
En parallèle, le cours du gaz européen s'affiche en hausse vendredi, poussé par les attentes d'une météo plus froide à venir et des réserves inférieures aux années précédentes en Europe.
Les réserves de gaz étaient en moyenne de 51% de taux de remplissage des stocks dans les pays de l'Union européenne (UE) au 5 février 2025, selon la plateforme européenne Aggregated Gas Storage Inventory (AGSI), contre 68% constatés lors de la même période en 2024.
Les stocks de gaz ont commencé à chuter au dernier trimestre de 2024, "avec un temps plus froid et sans vent", privant le vieux continent d'une partie de l'énergie éolienne, rappelle Mike Fulwood, chercheur à l'Oxford Institute for Energy Studies (OIES).
L'arrêt du transit de gaz russe par l'Ukraine le 1er janvier 2025 a ensuite accéléré l'épuisement des réserves européennes.
"Les grands sites de stockage sont tentés de reconstituer leurs réserves à des prix élevés", ce qui soutient la tendance haussière, affirme Ipek Ozkardeskaya, analyste chez Swissquote.
Vers 20H00 GMT, le contrat à terme du TTF néerlandais, considéré comme la référence européenne du gaz naturel, gagnait 2,24%, à 55,72 euros le mégawattheure (MWh).
(c) AFP