BP perd 7% à Londres après l'annonce de sa sortie du russe Rosneft
Peu après 09H50 GMT, l'action de BP chutait de 6,74% à 353 pence à la Bourse de Londres. De son côté Rosneft, dont une partie du capital est également coté sur le marché britannique, s'effondrait de 40,26% à 2,80 dollars.
BP, qui était présent depuis plus de 30 ans en Russie, a indiqué dans un communiqué dimanche soir que son directeur général Bernard Looney démissionnerait du conseil d'administration de Rosneft "avec effet immédiat", de même qu'un autre administrateur nommé par BP, son ancien dirigeant Bob Dudley.
Cette action militaire "a conduit le conseil d'administration de BP à conclure (...) que notre engagement dans Rosneft, une entreprise détenue par l'Etat, ne pouvait tout simplement pas continuer".
Le groupe a aussi annoncé se retirer de ses autres activités communes avec Rosneft en Russie.
BP était sous pression du gouvernement britannique pour sortir de Rosneft et sa décision a été immédiatement applaudie par le Premier ministre Boris Johnson, qui a salué dimanche soir sur Twitter la "bonne nouvelle que BP se joigne à la liste croissante d'organisations et de gouvernements qui isolent la Russie".
La chute de l'action de BP lundi est finalement "assez limitée" compte tenu de l'ampleur des provisions pour dépréciations que BP sera contrainte de passer dans ses comptes, estime Susannah Streeter, analyste chez Hargreaves Lansdown.
Alors que la participation de BP dans Rosneft était valorisée à 14 milliards de dollars fin 2021, les analystes soulignent qu'il serait difficile pour l'entreprise de vendre ses parts pour une telle somme.
A la suite de son retrait de Rosneft, BP a indiqué qu'il passerait une provision dans ses comptes du premier trimestre 2022, qui seront publiés en mai.
Mais pour Mme Streeter, "les investisseurs estiment que les risques pour la réputation (de BP) s'il continuait à faire des affaires avec la Russie pourraient être plus importants à long terme".
Le géant norvégien de l'énergie Equinor a embrayé lundi, en annonçant cesser ses investissements en Russie et se désengager de ses joint-ventures dans ce pays en réaction à l'invasion de l'Ukraine par l'armée russe.
(c) AFP