Pétrole: Rosneft maintient ses investissements malgré la chute du bénéfice
En partie atténuée pour les producteurs russes par la dépréciation du rouble, la déroute du marché pétrolier ne reste pas sans effet sur le secteur en Russie, visé en outre par des sanctions sectorielles occidentales à cause de la crise ukrainienne.
Entre janvier et mars, le groupe public Rosneft a dégagé un bénéfice net de 200 millions de dollars, soit 80% de moins qu'un an plus tôt, plombé par des éléments exceptionnels liés à des coûts d'assurance et des cessions ainsi que par la baisse de ses ventes.
Alors que les cours du pétrole atteignaient leur plus bas niveau depuis 2003, le chiffre d'affaires de Rosneft a diminué de 32,6% à 14,5 milliards de dollars, dépassant cependant légèrement les attentes des analystes interrogés par l'agence Interfax.
Mesure très suivie du marché, l'excédent brut d'exploitation (Ebitda) ressort également plus élevé que prévu malgré une diminution de 26% à 3,7 milliards de dollars.
Exprimés en roubles, les résultats reflètent également les difficultés du marché avec une diminution de 75% du bénéfice net et de 21% de son chiffre d'affaires.
Ces mauvaises nouvelles tombent mal alors que l'Etat, qui cherche de nouvelles sources de revenus, veut réduire sa participation dans le capital de Rosneft de 69,5% à un peu plus de 50%, ce qui pourrait représenter une dizaine de milliard de dollars.
Les analystes de la banque américaine Morgan Stanley ont cependant retenu que les flux de trésorerie (étaient) restés solides malgré la baisse des prix du pétrole.
Par contre, du côté des investissements, il a insisté sur le développement intensif de nouveaux projets de production de brut alors que Rosneft cherche à soutenir sa production d'hydrocarbures, restée stable au premier trimestre (+0,2% sur un an à 5,2 millions de barils équivalent pétrole par jour). Sa production de pétrole a cependant reculé de 1% à 4,09 millions de barils par jour tandis que celle de gaz a progressé de 4,7% à 1,1 millions de barils équivalent pétrole par jour.
La société avait lancé de massifs programmes d'investissements ces dernières années pour enrayer le déclin de sa production, qui a légèrement progressé au premier trimestre grâce à la montée en puissance du gisement irakien Qourna-Ouest 2. En revanche, son niveau d'extraction s'est orientée à la baisse en Russie.
Sur la période, le groupe a vu son bénéfice net plonger de 59% sur un an à 43 milliards de roubles (575 millions d'euros), tandis que son chiffre d'affaires a reculé de 18% à 1.178 milliards de roubles (15,8 milliards d'euros).
(c) AFP