Total profite du rebond du pétrole avec des résultats meilleurs qu'attendu
Apres avoir annoncé en novembre dernier un renforcement de sa discipline financiere, et avoir plutôt bien résisté en 2016 par rapport à d'autres "majors" du secteur, le groupe a vu son bénéfice net progresser de 77% a 2,84 milliards de dollars au premier trimestre.
Son bénéfice net ajusté, indicateur très suivi par le marché et qui exclut des éléments volatils et exceptionnels, est lui aussi en forte hausse (+56%) sur la période à 2,55 milliards de dollars, pour un chiffre d'affaires de 41,18 milliards d'euros, en hausse de 25,4%.
L'activité d'exploration-production "a pleinement tiré partie de la hausse du prix des hydrocarbures", note aussi le groupe, alors que le raffinage-chimie est en repli, pénalisé par des marges de pétrochimie en baisse par rapport à leur niveau très élevé au premier trimestre de 2016.
Ces performances sont aussi supérieures aux attentes du consensus d'analystes compilé par Factset, qui tablait par exemple sur un bénéfice net ajusté de 2,46 milliards de dollars.
Sur le premier trimestre, les cours du brut ont continué à se redresser à 54 dollars le baril en moyenne, tirés par l'accord entre les membres de l'OPEP et 11 autres pays pour réduire leur production. En comparaison, le baril ne dépassait pas la barre des 35 dollars l'an dernier sur la même période.
Sous pression depuis 2014, les compagnies pétrolières ont fortement reduit leur coûts et baissé la voilure sur les investissements.
Total n'y pas échappé et a même encore accentué le mouvement fin novembre dernier, visant 3,5 milliards de dollars d'économies en 2017 et des investissements (hors acquisition de ressources) contenus entre 14 et 15 milliards de dollars cette année.
Au premier trimestre Total est exactement en ligne avec cet objectif et a pompé 2,57 millions de barils équivalent pétrole par jour.
renforcement en Argentine et Azerbaïdjan
La mise en service en mars du projet géant de Moho Nord au Congo d'une capacité de 100.000 barils par jour y a contribué, et dans une plus large mesure la montée en puissance d'autres grands projets, comme ceux de Kashagan au Kazakhstan ou de Laggan-Tormore au large du Royaume-Uni.
Au second trimestre, le groupe compte sur "la montée en puissance des démarrages récents", comme Moho Nord, alors que la production devrait patir d'"opérations de maintenance saisonnière" et de "la pleine mise en oeuvre des quotas de l'OPEP".
Malgré ses efforts financiers, Total continue toutefois d'investir sur de nouveaux projets, profitant, selon lui, d'"un environnement favorable en matière de coûts", après la pression exercée ces deux dernières années par les compagnies pétrolières sur leurs fournisseurs de services (forage, ingénierie, etc.) pour qu'ils baissent leurs prix.
Jeudi, il a ainsi annoncé une augmentation de sa participation dans deux projets. En Argentine, Total détient désormais 41%, contre 27% auparavant, d'une licence sur le gisement géant d'hydrocabures non conventionnels de Vaca Muerta, et 50% dans le permis gazier d'Absheron en Azerbaïdjan, contre 40% jusqu'ici.
"Total prépare sa croissance future", a argumenté M. Pouyanné, citant également les accords finaux signés pour son alliance stratégique avec le brésilien PetroBras ou le partenariat signé avec la compagnie algérienne Sonatrach.
(c) AFP