Total disposé à réduire un peu ses marges sur les carburants vendus dans les DOM
On est prêt à accepter une réduction de notre rémunération, mais pas n'importe laquelle, a insisté le PDG de Total, Christophe de Margerie, lors d'une audition devant la commission des Affaires économiques de l'Assemblée nationale.
Trois décrets visant à faire la transparence sur les coûts et les marges des compagnies pétrolières en outre-mer ont été publiés au Journal officiel le 31 décembre, malgré la vive opposition des pétroliers et des gérants de stations-service. Ces décrets rendent obligatoire la distinction, dans la formation des prix, entre ce qui relève de l'évolution des cours des carburants et les frais (assurance, fret, raffinage, notamment).
Mais ces textes ne sont applicables qu'assortis d'arrêtés de méthode qui doivent notamment préciser le rendement maximal des capitaux des activités monopolistiques (raffinage et stockage), autrement dit le nerf de la guerre. Des discussions techniques ont débuté le 9 janvier sous l'égide du ministère de l'Economie.
On aurait préféré éviter passer par un décret qui n'a pas été véritablement négocié avec nous, a insisté M. de Margerie. Il s'agit maintenant de clairement discuter et de voir ce qu'on peut accepter, sans se battre. Le secteur des carburants est monopolistique dans les départements d'outre-mer, dominé par Total, Exxon, Rubis, Shell. Leurs marges oscillent entre 14% et 21%, mais ce sont les préfets locaux qui, par arrêté, fixent le prix des carburants.
Total contrôle plus de 50% du marché et gère la raffinerie SARA, implantée en Martinique et qui approvisionne également Guyane et Guadeloupe en carburants raffinés.
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