Total profite de la hausse des cours et d'une production record
Le bénéfice net du producteur de pétrole et de gaz a certes reculé de 7% à 2,64 milliards de dollars sur les trois premiers mois de l'année, selon des chiffres publiés jeudi.
Il a souffert d'une base de comparaison défavorable après la vente au fonds d'investissement américain Carlyle, finalisée l'an dernier, de sa filiale allemande de chimie de métallisation Atotech, pour un montant de 3,2 milliards de dollars.
Total a profité de la remontée des cours du pétrole. Le Brent a atteint une moyenne de 67 dollars le baril sur le trimestre contre près de 54 dollars un an plus tôt, "porté par une demande soutenue, le respect des quotas OPEP-non OPEP et les tensions géopolitiques", a rappelé le PDG de Total, Patrick Pouyanné, cité dans un communiqué.
Les cours du brut avaient chuté à partir de l'été 2014 mais se sont en effet repris depuis, grâce notamment à l'accord de limitation de la production entre membres de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (OPEP) et pays non membres comme la Russie.
Le baril de Brent de la mer du Nord s'échange ainsi au-dessus des 70 dollars le baril actuellement.
Cet accord doit pour l'instant s'achever fin 2018, mais les marchés attendent de voir s'il sera à nouveau renouvelé lors de la prochaine réunion officielle de ses participants, en juin à Vienne.
Production record
La production d'hydrocarbures de Total a aussi atteint un niveau record au premier trimestre, augmentant de plus de 5% à 2,703 millions de barils équivalent pétrole par jour.
Total indique d'ailleurs que la croissance de sa production devrait dépasser l'objectif de 6% cette année, toujours grâce aux nouveaux projets et à l'intégration d'actifs.
Seule ombre au tableau, les résultats de l'activité Raffinage-Chimie ont décliné, avec des volumes raffinés en baisse et des marges plombées par la hausse des prix du pétrole et une demande saisonnière réduite. Les marges sont toutefois en hausse depuis le début du deuxième trimestre, assure le groupe.
Total, qui pris des mesures d'économies lors de la chute des cours, répète par ailleurs qu'il n'est pas question de baisser la garde car l'environnement reste "volatil".
Patrick Pouyanné avait ainsi récemment évoqué à Paris les risques de baisse des prix de l'or noir, avec "l'impact de cours plus élevés du pétrole sur la demande" et la forte hausse de la production américaine.
Total confirme ainsi que son programme d'économies se poursuit, visant plus de 4 milliards de dollars en 2018. Le groupe indique aussi que ses investissements atteindront entre 15 et 17 milliards de dollars cette année.
Total a annoncé une série d'acquisitions dernièrement, dont Direct Energie, fournisseur alternatif d'énergie en France et en Belgique.
Mais le groupe pourrait aussi profiter de la remontée des prix pour vendre des actifs, ainsi mieux valorisés, a indiqué Patrick Pouyanné: "nous allons être actifs bien sûr dans la vente d'actifs", a-t-il dit lors d'une conférence téléphonique.
A la Bourse de Paris, l'action Total a terminé jeudi en hausse de 1,49% à 51,91 euros, dans un marché en progression de 0,74%. Les analystes de Jefferies ont salué "des résultats robustes dans toutes les activités".
(c) AFP