Shell toujours plus rentable grâce à la hausse des cours
Le bénéfice net a progressé de 67% à 5,899 milliards de dollars (4,8 milliards d'euros) au premier trimestre, a annoncé jeudi le groupe anglo-néerlandais dans un communiqué.
Le groupe, comme les autres acteurs du secteur, profite à plein depuis fin 2016 du net rebond des cours du pétrole, lesquels ont poursuivi leur ascension au premier trimestre après une année 2017 favorable, ce qui avait déjà gonflé les profits de Shell avec un bénéfice annuel de 13 milliards de dollars.
"Les solides résultats de Shell ce trimestre ont été soutenus par la hausse des prix du pétrole et du gaz", a noté Ben van Beurden, directeur général du groupe, cité dans le communiqué.
Le chiffre d'affaires a progressé de 24,3% à 89,235 milliards de dollars. Le bénéfice trimestriel ajusté, hors éléments exceptionnels et variation des stocks (CCS), un indicateur scruté par le marché, a quant à lui grimpé de 69% à 5,703 milliards de dollars.
La hausse des cours a été d'autant plus essentielle à cette hausse des profits que Shell n'a vu sa production totale ne progresser que faiblement, de 2% à 3,8 millions de barils équivalent pétrole par jour.
Shell se félicite des bonnes performances dans ses activités de gaz naturel dont le groupe a fait une de ses priorités. La production bondit notamment dans cette branche grâce au site de Gorgon au large de l'Australie et celui de Pearl GTL au Qatar.
Dans l'amont (upstream), c'est-à-dire la production et l'exploration, le groupe améliore sa rentabilité mais voit sa production reculer en raison de cessions comme en Mer du Nord britannique.
Le marché circonspect
En revanche, le contexte est plus difficile dans l'aval (downstream), en particulier dans le raffinage, qui souffre paradoxalement de la hausse des cours qui renchérit les coûts de production.
Ses dépenses d'investissement ont augmenté d'une année sur l'autre au premier trimestre, à 5,2 milliards de dollars, mais sont plus faibles que celles du quatrième trimestre 2017.
Le groupe mène en outre un programme de cession d'actifs de 30 milliards de dollars conduit sur trois ans depuis 2016, dont 26 milliards déjà réalisés.
Son objectif est de se détourner d'activités non stratégiques, comme des exploitations pétrolières ou gazières matures ou certaines activités dans l'aval (raffineries, pétrochimie, stations-services).
L'argent récupéré doit permettre à la compagnie pétrolière de financer en partie son programme de rachats d'actions de 25 milliards de dollars sur la période 2018-2020.
Seul bémol à cette publication, Shell suggère que le deuxième trimestre pourrait être moins porteur en termes d'activité.
"Shell a eu un bon début d'année", mais "les perspectives pour le deuxième trimestre sont sans éclat", relève Steve Clayton, gérant de fonds chez Hargreaves Lansdown.
Le groupe s'attend à une baisse des volumes dans l'amont, une moindre disponibilité des raffineries en raison de maintenances et un ralentissement du rythme de croissance dans le gaz.
Pour cet analyste, cela explique pourquoi l'action recule assez nettement à la Bourse de Londres. Vers 08H50 GMT, le titre perdait 2,67% à 2.519,00 pence, dans un marché presque stable.
(c) AFP