ExxonMobil dégage son plus bas bénéfice depuis 1999, Chevron dans le rouge
Première compagnie pétrolière américaine, ExxonMobil a dégagé un bénéfice net de 1,81 milliard de dollars au premier trimestre, soit le plus bas depuis 1999, année de la fusion à 80 milliards de dollars avec Mobil.
Pis, environ 78% de ce bénéfice proviennent non pas de l'activité d'exploration et de production pétrolière en perte de 76 millions de dollars sur le trimestre mais des activités chimiques.
Si l'ère des gros bénéfices semble révolue, ExxonMobil, qui a perdu cette semaine son triple A auprès de l'agence de notation Standard & Poor's - une première depuis les années 30 - veut coûte que coûte préserver les apparences, en continuant de choyer ses actionnaires. Il va leur verser un dividende de 73 cents par titre, en hausse de 5,8%.
Peu présent dans la chimie, Chevron a accusé une perte nette trimestrielle de 725 millions de dollars pour des revenus en déclin de 32% à 23,55 milliards, des résultats confirmant la forte dépendance du groupe aux cours des hydrocarbures.
- Stabilisation des prix
La major californienne est plus sensible aux fluctuations des cours de l'or noir que son rival ExxonMobil parce que 67% de sa production est constituée de pétrole.
En conséquence, l'activité de production et d'exploration pétrolière a essuyé une perte de 1,46 milliard de dollars, contre un bénéfice net de 1,56 milliard au premier trimestre 2015.
Chevron a vendu son pétrole et son gaz à 26 dollars le baril en moyenne aux Etats-Unis et à 29 dollars dans le reste du monde lors des premiers mois de l'année, contre 43 et 46 dollars à la même période en 2015.
En réponse à cette dégradation de la situation, nous allons continuer à réduire notre structure de coûts (...) et adapter la taille de notre organisation aux niveaux d'activités prévues dans l'avenir, promet le PDG John Watson.
S'il n'a pas encore procédé à des suppressions d'emplois, ExxonMobil taille également dans ses coûts pour préserver sa rentabilité.
L'enveloppe affectée au développement des activités de forage, de plateformes, de terminaux et de gisements pétroliers et gaziers a diminué de 33,4% sur la période à 5,13 milliards de dollars.
C'est davantage que ce qui avait été annoncé précédemment: En mars, il disait n'envisager réduire ces ressources que de 25% cette année à 23 milliards de dollars, un plus bas depuis 2007.
L'entreprise continue de répondre efficacement à des conditions de marché difficiles pour l'industrie et à améliorer sa performance opérationnelle et à trouver une amélioration améliorant ses marges, défend le PDG Rex Tillerson.
A ce prix, les majors pétrolières pourraient arrêter l'hémorragie mais ne renoueraient pas dans l'immédiat avec des bénéfices record, s'accordent les analystes.
En dépit de ce contexte morose, ExxonMobil et Chevron continuent de produire.
La production de pétrole et de gaz du premier a augmenté de 1,8%, à 4,3 millions de barils équivalent pétrole par jour (mbj), grâce à de nouveaux puits.
Celle de Chevron s'élève, elle, à 2,67 mbj, quasi stable, avec une montée en puissance de projets au Nigeria et aux Etats-Unis.
(c) AFP