TotalEnergies : la stratégie climatique du groupe critiquée
"L'objectif d'intensité actuel de l'entreprise" pour 2030 "ne conduira pas à des réductions (nettes) à grande échelle des émissions" de toute la chaîne de valeur de l'entreprise (scope 3, dans la comptabilité carbone), la mesure la plus complète, écrit la coalition dans sa résolution.
A l'occasion de l'assemblée générale du 26 mai, ils vont demander au groupe "d'aligner ses objectifs de réduction existants pour 2030" avec ceux de l'accord de Paris de 2015, qui vise à limiter le réchauffement climatique en dessous de deux degrés et si possible à 1,5°C par rapport à la période 1850-1900.
Follow this avait déjà été à l'origine de la première résolution climatique contraignante pour l'entreprise, déposée en 2020 à l'AG de TotalEnergies. Elle avait recueilli 17% d'approbation.
Résolution contraignante refusée
En 2022, TotalEnergies avait refusé qu'une résolution contraignante similaire soit soumise au vote. D'où le dépôt cette année d'une résolution consultative, "qui n'engage dès lors pas la société ni son conseil d'administration", rappelle la coalition.
En mars, TotalEnergies avait annoncé le renforcement de ses objectifs à court terme de réduction de ses émissions de gaz à effet de serre liées aux produits pétroliers, mais sur l'ensemble du groupe "l'objectif des émissions carbone en 2030 reste supérieur aux émissions de 2022", indique à l'AFP Bertille Knuckey, gérante de Sycomore AM.
Parmi ses dépenses d'investissement d'ici 2030, TotalEnergies prévoit "un tiers dans les énergies bas carbone, environ 30% dédiés au développement de nouveaux projets pétrole et gaz, le reste étant consacré à la maintenance du portefeuille hydrocarbures", selon l'entreprise.
"La stratégie est de croître dans le gaz naturel, une ambition affirmée qui n'est pas compatible" avec les engagements climatiques de l'entreprise d'ici 2050, selon Mme Knuckey. Face à l'urgence climatique "de plus en plus pressante", "il n'est pas possible de ne pas interpeller TotalEnergies sur les conséquences de sa stratégie", estime-t-elle.
(c) AFP