A la veille du troisième procès AZF, la CGT veut que Total soit jugé et condamné
"Verra-t-on enfin avec ce nouveau procès une justice digne d'une véritable démocratie ? (...) Pour l'instant, la direction de Total n'est pas inquiétée", a lancé Carlos Moreira, secrétaire général de la Fédération nationale des industries chimiques de la CGT, lors d'une prise de parole devant la tour Total à La Défense.
"Des moyens illimités sont donnés par Total depuis 15 ans pour arriver à se dédouaner sur le plan juridique, médiatique et pénal", a-t-il estimé en présence d'une centaine de militants, appelant ensuite à "la création de la qualification de crime industriel" pour des drames comme AZF ou l'amiante.
Lors du premier procès, en 2009, les juges avaient indiqué que l'hypothèse la plus probable était celle d'un accident industriel, rendu possible par des négligences dans la gestion de cette usine à risque. Mais faute de preuves indiscutables, M. Biechlin et Grande Paroisse avaient été relaxés.
Selon la plupart des experts, l'explosion a été causée par le contact entre deux substances incompatibles: chlore et nitrate d'ammonium.
"Cet accident est lié avant tout à l'organisation du travail, avec la volonté de sous-traiter au maximum les activités sur le site sans se soucier de la cohésion", a affirmé M. Moreira.
Une cour d'appel toulousaine avait ensuite condamné en 2012 M. Biechlin et Grande Paroisse, relevant "une pluralité de fautes caractérisées et graves", mais la Cour de cassation avait annulé cette décision en 2015, renvoyant l'affaire devant les juges.
L'explosion survenue le 21 septembre 2001 est la pire catastrophe industrielle survenue en France depuis 1945. Assumant sa responsabilité civile, le groupe Total a versé 2 milliards d'euros aux victimes.