Plus d’entraves à la production d’énergies
Elles font face à une instabilité de règles et de taxes...
🇫🇷 La société française Engie vient de rapporter son estimation pour la perte de bénéfices en raison des hausses d’impôts. Elle estime la perte de revenus en raison des taxes à entre 0,8 et 1 milliard d'euros en 2022, et entre 1,1 et 1,4 milliard d’euros en 2023.
Ces chiffres représentent de l’ordre de 10 % de son bénéfice, attendu à 13 milliards d’euros en 2022.
Ces types d’impôts vont décourager les sociétés d’investir plus d’argent dans la production d’énergies.
Les impôts sur les profits font partie d’un ensemble de règles, qui sont en accord avec les objectifs du continent sur le carbone. Ils souhaitent une réduction de 55 % des émissions, par rapport à 1990.
Comme vous pouvez le constater sur le graphique ci-dessous, du Ministère de la Transition, les émissions ont tendance à baisser d’année en année. Ils précisent que la France a abaissé ses émissions de 15 % depuis 1995.
La volonté de réduire la quantité d’émissions mène à bon nombre d’interventions contre la production de pétrole et de gaz.
En particulier, le continent vient tout juste d’introduire des changements au régime de crédits-carbone. Comme vous pouvez le voir ci-dessous, ces crédits ont quadruplé en valeur depuis 2020. L’industrie a besoin d’acheter les crédits pour le droit d’émettre du carbone.
Avec la hausse de l’usage du charbon, et des énergies fossiles en général, depuis 2 ans, le coût des crédits-carbone a grimpé au plafond.
La hausse de la pression dissuade les producteurs d’investir. Elle dissuade aussi les banques et intermédiaires financiers de fournir les fonds nécessaires pour le secteur.
HSBC quitte le pétrole
Comme l’a expliqué Rick Rule, plus gros actionnaire d’un gérant de fonds avec 10 milliards $ d’actifs, et un ami de notre groupe, le déficit d’investissement dans les énergies grimpe tout le temps.Selon son estimation, les projets manquent d’environ 1 milliard $ par jour - rien que pour maintenir la cadence.
Le secteur a plus que jamais besoin de fonds, mais les gros groupes quittent la scène.▶️ Par exemple, la banque HSBC fait une annonce la semaine dernière :
Par contre, ils accordent moins de capitaux aux groupes de pétrole et de gaz.Étant donné l’urgence de la crise de l’énergie aujourd’hui, nous prévoyons d’accélérer nos activités dans l’énergie renouvelable, et les infrastructures propres, alignées avec notre ambition déclarée de fournir entre 750 et 1.000 milliards $ en finance et investissements écoresponsables avant 2030.
Ils expliquent :
🇪🇺 Eurostat montre que la consommation de gaz naturel est bien en-dessous de la norme, de 20 % sur la période d’août à novembre (voir graphique ci-dessous).En raccord avec notre politique, nous n’allons pas fournir de nouveaux prêts ou accès aux capitaux dont l’objectif serait de développer de nouveaux gisements de gaz ou de pétrole, ou une infrastructure en rapport.
Nous continuerons à fournir des financements … en ligne avec la future baisse de demande mondiale pour le gaz et le pétrole, tout en accélérant nos activités pour soutenir le déploiement d’énergies propres.
Cependant, la baisse de la consommation n’a pas lieu en raison du succès des renouvelables. Elle a lieu en raison de la mise à l’arrêt d’usines et d’industrie.
Le secteur reste sous tension, et le continent a besoin d’énergies.
▶️ Les analystes chez ING commentent :
Les banques et producteurs réduisent les investissements dans la production, en accord avec les objectifs sur les émissions.Il est peu vraisemblable que la région va parvenir à remplir ses réserves au rythme qu’elle a pu le faire en 2022. La destruction de la demande [via les usines qui ferment] devra se poursuivre pour éviter des pénuries à l’hiver 2023/2024. Pour que cela se produise, les prix vont rester élevés.
Le manque de pétrole et de gaz risque de peser sur l’économie du continent, avec des prix élevés et des fermetures d’usines sur la durée.