Le pétrole au plus haut depuis près de trois semaines, le regard braqué vers la Russie
Le prix du baril de Brent BRENT Le Brent ou brut de mer du nord, est une variation de pétrole brut faisant office de référence en Europe, coté sur l'InterContinentalExchange (ICE), place boursière spécialisée dans le négoce de l'énergie. Il est devenu le premier standard international pour la fixation des prix du pétrole. de la mer du Nord pour livraison en février a pris 3,63%, pour clôturer à 83,92 dollars.
Quant au baril de West Texas Intermediate (WTI WTI Le West Texas Intermediate (WTI), aussi appelé Texas Light Sweet, est une variation de pétrole brut faisant office de standard dans la fixation du cours du brut et comme matière première pour les contrats à terme du pétrole auprès du Nymex (New York Mercantile Exchange), la bourse spécialisée dans l'énergie.) américain, avec échéance en février également, il a grimpé de 2,67%, à 79,56 dollars.
Les deux variétés de référence ont atteint, en séance, leur plus haut niveau depuis près de trois semaines.
Le message a été interprété comme une réponse à l'entrée en vigueur, début décembre, d'un embargo de l'Union européenne sur le brut russe, assorti d'un mécanisme de plafonnement des prix pour les livraisons hors d'Europe.
Le président russe Vladimir Poutine "est un maître de la manipulation et il sait que les prix du pétrole sont un point de fragilité pour l'Occident", a commenté John Kilduff, d'Again Capital.
Réduire la production sur des puits existants peut se révéler délicat, rappelle l'analyste, et même endommager les installations, ce qui avait incité les opérateurs à relativier, jusqu'ici, la perspective d'une contraction de la production russe.
"Je suis sceptique" quant à la portée de cette menace, explique John Kilduff. "Mais sur un marché aux faibles volumes, à la veille d'un week-end de Noël, cela résonne" et joue fortement sur les prix.
Le marché américain sera fermé lundi, jour férié aux États-Unis.
Les opérateurs suivaient aussi de près le passage de la tempête hivernale Elliott, qui a déjà provoqué des perturbations dans plusieurs raffineries du Texas, où la température devrait tomber nettement en-dessous de 0°C ce week-end.
"Cela va mettre sous pression les volumes de produits raffinés", prévoit John Kilduff, "donc cela aide à soutenir les cours."
En trois jours, le prix de gros du fioul domestique a grimpé de 10%, tandis que le contrat à terme sur l'essence a gagné jusqu'à 6% au cours de la seule séance de vendredi.
Le marché a fait fi de l'annonce du groupe canadien TC Energy, qui va lancer les opérations de redémarrage du segment encore à l'arrêt de son oléoduc Keystone, lequel transporte du pétrole canadien vers les États-Unis.Il s'agit de la partie qui relie Steele City (Nebraska) à l'important terminal de Cushing (Oklahoma), fermée depuis plus de deux semaines à cause d'une fuite dans le nord du Kansas.
(c) AFP