Moody's envisage d'abaisser la note de 120 acteurs des hydrocarbures
"Ces passages en revue (des notes) reflètent les prix déclinants qui sont à des plus bas depuis des années, une demande affaiblie et une période prolongée de surapprovisionnement qui va continuer à mettre sous pression les profils d'emprunteurs des entreprises du pétrole et du gaz", a expliqué Moody's dans un communiqué.
Parmi les compagnies concernées figurent en Europe l'anglo-néerlandaise Royal Dutch Shell, la française Total et la norvégienne Statoil, mais plus de la moitié sont américaines.
Les cours du pétrole ont atteint plus tôt dans la semaine de nouveaux plus bas en plus de 12 ans, nettement sous la barre des 30 dollars le baril pour les références européenne et américaine de l'or noir.
Les compagnies pétrolières sont frappées de plein fouet par cette dégringolade des cours, qui a atteint plus de 70% depuis 2014. L'anglo-néerlandaise Royal Dutch Shell a ainsi annoncé en début de semaine que son bénéfice net 2015 ne serait compris qu'entre 1,6 et 2,0 milliards de dollars, alors qu'il approchait encore les 15 milliards de dollars en 2014.
L'agence de notation va désormais étudier en détail les profils d'emprunteurs de ces 120 entreprises avant de décider d'abaisser leur note ou non, ce qu'elle devrait accomplir en principe dans un délai de trois mois.
Plus de la moitié (69) des entreprises passées en revue sont basées aux États-Unis, avec par exemple les sociétés Schlumberger et Chesapeake.
L'industrie américaine est particulièrement touchée par la chute des cours car le pétrole de schiste qu'elle a commencé ces dernières années à produire en masse est relativement coûteux à extraire, comparé aux coûts moindres engendrés par l'extraction dans les pays du Golfe persique par exemple.
Des analystes attribuent une partie du plongeon des cours à une volonté délibérée de l'Arabie saoudite d'inonder le marché de façon à faire tomber les producteurs les plus fragiles et consolider ses parts de marché.
(c) AFP