Le pétrole poursuit sa reprise, s'installant au-dessus des 30 dollars le baril
Vers 11H00 GMT (12H00 HEC), le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en mars valait 30,86 dollars sur l'Intercontinental Exchange (ICE) de Londres, en hausse de 1,61 dollar par rapport à la clôture de jeudi.
Dans les échanges électroniques sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), le baril de "light sweet crude" (WTI WTI Le West Texas Intermediate (WTI), aussi appelé Texas Light Sweet, est une variation de pétrole brut faisant office de standard dans la fixation du cours du brut et comme matière première pour les contrats à terme du pétrole auprès du Nymex (New York Mercantile Exchange), la bourse spécialisée dans l'énergie.) pour la même échéance prenait 1,35 dollar à 30,88 dollars.
"Les prix du pétrole ont connu un rebond impressionnant qui a ramené à la fois le Brent et le WTI au-dessus des 30 dollars le baril", un seuil plancher en dessous duquel les deux contrats s'étaient installés depuis une semaine, notait Augustin Eden, analyste chez Accendo Markets.
Jasper Lawler, analyste chez CMC Markets, estimait cependant qu'il n'y avait pas eu de réel catalyseur dans les fondamentaux de l'offre et de la demande permettant d'expliquer ce rebond.
Les cours du Brent et du WTI, après avoir hésité sur la marché à suivre une bonne partie de la séance, ont franchement rebondi jeudi dans le sillage de la publication des derniers chiffres du département américain de l'Énergie (DoE) sur les réserves américaines de brut, qui ont montré un fort déclin des stocks de produits distillés (-1 million de barils).
Par ailleurs, l'optimisme né de la reprise des Bourses européennes et américaine, à la suite d'un discours jugé encourageant de la Banque centrale européenne (BCE), a donné des raisons aux investisseurs de se remonter un peu le moral."Cependant, (il faut) noter que l'offre excédentaire persiste toujours et qu'un ministre saoudien du Pétrole parlant de niveaux irrationnels de prix ne contribue pas à pousser le marché à la hausse, surtout quand les marchés financiers ne sont pas exactement connus pour leur rationalité", ajoutait l'analyste.
Le président de la compagnie pétrolière nationale saoudienne Aramco, Khalid al-Falih, a en effet estimé que les prix du pétrole étaient "irrationnels" lors d'un débat sur l'énergie organisé dans le cadre du Forum économique mondial de Davos.
Pour autant, il n'a donné aucune indication que son pays soit prêt à limiter sa production pour aider les cours à se redresser: "Si les prix demeurent bas, nous serons capables de résister pendant très longtemps. Nous ne l'espérons pas, mais nous y sommes préparés", a-t-il dit, rappelant que son pays affichait "les coûts de production les plus bas de la planète".
De même, les analystes de Commerzbank doutaient que la reprise des cours soit durable en raison des facteurs baissiers continuant à peser sur le marché, et notamment la forte hausse des stocks de brut (+4 millions de barils) et d'essence (+4,6 millions de barils) enregistrée lors de la semaine achevée le 15 janvier.
"En d'autres termes, (les stocks de brut) ne montrent toujours aucun signe d'affaiblissement malgré les prix bas et le déclin de l'activité de forage. Ce n'est pas seulement que l'équilibre actuel du marché est déréglé, car il y a en réalité des indications croissantes que cela va rester encore le cas un certain temps", observaient les experts de Commerzbank.
(c) AFP