L'essor du pétrole sauve ExxonMobil face au recul du raffinage
"La fusion avec Pioneer, finalisée cinq mois plus rapidement que des transactions similaires et qui a transformé de manière fondamentale les activités de production, a contribué au résultat à hauteur de 500 millions de dollars au cours des deux premiers mois après la finalisation, avec une production record", a expliqué le groupe de Spring (Texas) dans un communiqué, mentionnant "une contribution et des synergies d'intégration dépassant les attentes".
Darren Woods, patron du groupe, a relevé lors d'une audioconférence avec des analystes, qu'il était "encore tôt", mais qu'il avait "confiance dans le fait que nous dégagerons encore davantage de synergies que ce que nous avions annoncé" lors du rachat de Pioneer Natural Ressources, finalisé en décembre.
Son chiffre d'affaires trimestriel a progressé de plus de 12% pour atteindre 93,06 milliards de dollars et son bénéfice net a bondi de 17,26% à 9,24 milliards de dollars.
Dilué par action et à données comparables, indicateur privilégié par les marchés, le bénéfice net ressort à 2,14 dollars tandis que le consensus des analystes de Factset anticipait 2,02 dollars.
Outre l'effet bénéfique de Pioneer, le groupe a souligné les records de production au Guyana et dans le bassin permien (ouest du Texas et sud-est du Nouveau-Mexique), l'une des régions américaines riches en pétrole et en gaz de schiste.
Production record
Sa production nette a bondi de 15% par rapport au premier trimestre, soit l'équivalent de 574.000 barils supplémentaires par jour, a souligné le groupe, qui a ainsi atteint un niveau de production jamais réalisé depuis la fusion d'Exxon et de Mobil en novembre 1999.Son compatriote Chevron, qui publiait aussi ses résultats vendredi matin, a également bénéficié d'une acquisition menée en 2023, celle de PDC Energy. Sa production de pétrole a progressé de 11%, dopée par les bassins permien et Denver-Julesburg (du Colorado au Kansas).
Si ExxonMobil a relevé une poursuite de la baisse des marges dans le raffinage ainsi que des cours du gaz par rapport aux niveaux historiquement hauts de l'année précédente, cela n'a pas affecté ses résultats autant que ses concurrents américain Chevron, britanniques Shell et BP, et français TotalEnergies.
Le bénéfice de Chevron dans l'activité raffinage et distribution a chuté de 76% aux États-Unis et de 26% à l'étranger.
Les deux groupes britanniques ont également procédé à des dépréciations d'actifs et des charges exceptionnelles.
Les cinq majors pétrolières, fréquemment critiquées pour leur manque d'action dans la lutte contre le réchauffement climatique, ont réalisé au premier semestre un chiffre d'affaires cumulé de près de 634 milliards de dollars et un bénéfice net de près de 50 milliards.
En matière de raffinage, ExxonMobil a constaté que la croissance de la demande avait largement était couverte par l'ajout de nouvelles capacités, en particulier l'expansion de sa raffinerie de Beaumont (Texas), qui a partiellement compensé des coûts de maintenance plus élevés que prévu et les conséquences de la sortie de certaines activités annexes.
Au final, le résultat de cette branche a glissé de 1,37 milliard au premier trimestre à 946 millions au deuxième.
Par ailleurs, du côté des activités liées à la réduction des émissions des gaz à effet de serre, ExxonMobil a indiqué avoir passé des accords dans le domaine de la production d'hydrogène, de lithium - pour batteries de véhicules électriques -, ainsi que dans le stockage de CO2 ou encore des produits (résines, fibre de carbone, etc.) moins polluants.
Dans les échanges électroniques avant l'ouverture de la Bourse de New York, l'action d'ExxonMobil reculait de 0,11% et celle de Chevron de 1,28%.
(c) AFP