Shell dilue ses objectifs climatiques, s'attire des critiques
Le groupe veut toujours diviser par deux les émissions polluantes générées par ses propres opérations (activités dites de "Scope" ou périmètre 1 et 2) d'ici 2030, comparé à 2016, et dit avoir déjà atteint 60% de sa cible à fin 2023, dans un communiqué.
Il fixe aussi une "nouvelle ambition de réduire les émissions de (ses) clients lors de l'utilisation de (ses) produits pétroliers de 15 à 20% d'ici 2030 comparé à 2021 (Scope 3).
Un changement attribué à "une moindre croissance des ventes d'électricité" qu'anticipé, car le groupe veut se focaliser sur "la valeur et non le volume" dans la génération électrique, affirme-t-il.
Shell dit avoir abaissé ses émissions de méthane de 70% comparé à 2016 et confirme son plan d'investir 10 à 15 milliards de dollars entre 2023 et fin 2025 dans des systèmes d'énergie à bas carbone.
"Shell rétro-pédale sur ses objectifs climatiques" a aussitôt fustigé l'association d'actionnaires écologistes Follow This.
Shell revendique pour sa part une "transition équilibrée et ordonnée hors des carburants fossiles pour maintenir un approvisionnement en énergie sûr et abordable", d'après le communiqué.
Le groupe avait été fortement critiqué par les organisations écologistes l'an dernier pour avoir indiqué qu'il ne réduirait plus sa production de pétrole d'ici 2030, affirmant avoir déjà atteint, en avance, un objectif de diminution de production de 1 à 2% par an, dévoilé en 2021.
L'an dernier Shell avait obtenu le soutien d'une grande majorité d'actionnaires lors de son assemblée générale annuelle, malgré un début de séance chaotique et de nombreux doutes exprimés sur sa transition énergétique, notamment par le fonds de pension de l'église anglicane, entre autres.
Jeudi dans sa mise à jour annuelle sur sa stratégie énergétique, le groupe dit penser que "le gaz naturel liquéfié va joué un rôle crucial dans la transition énergétique, en remplaçant le charbon dans les industries lourdes" et dans la génération électrique.
Il avait indiqué en février prévoir une envolée de 50% de la demande mondiale de gaz naturel liquéfié (GNL) dans le monde d'ici 2040, dopée par l'Asie.
(c) AFP