Les prix du pétrole resteront volatils faute d'accord de l'Opep+, prévient l'AIE
"L'offre mondiale de pétrole continue de croître de mois en mois, mais pas assez vite pour répondre à une croissance de la demande encore plus forte. Avec des stocks aujourd'hui inférieurs à leur moyenne des cinq ans, il reste un écart que l'OPEP+ pourrait combler pour cette année", souligne l'Agence dans son rapport mensuel.
Les membres de l'OPEP et de l'OPEP+ n'ont toujours pas réussi à s'entendre sur les niveaux de relèvement de leur production à compter du mois d'août.
A ce rythme, la demande mondiale, qui s'était effondrée avec la pandémie de Covid-19, devrait dépasser les niveaux d'avant la crise d'ici la fin 2022. Elle pourrait ainsi s'établir à 99,5 mb/j en moyenne, prédit l'AIE, "bien que l'escalade des cas de Covid dans un certain nombre de pays reste un risque clé" menaçant cette prévision, ajoute l'institution.
L'offre, elle, a crû de 1,1 mb/j en juin, à 95,6 mb/j, l'OPEP+ ouvrant légèrement les vannes tout comme les producteurs hors de l'alliance.
"Les prix ont réagi vivement à l'impasse de l'OPEP+ la semaine dernière, devant la perspective d'un déficit de l'offre accru si un accord ne pouvait être trouvé", souligne l'AIE.
"La possibilité d'une bataille pour le partage du marché, bien que lointaine, plane", tout comme la crainte "de prix du pétrole élevés à même de nourrir l'inflation et de compliquer une reprise économique fragile", ajoute le rapport.
Pour l'AIE donc, "les marchés pétroliers devraient rester volatils jusqu'à ce que les décisions de production de l'OPEP+ soient clarifiées".
Des prix très élevés ne seraient d'ailleurs pas dans l'intérêt sur le long terme des pays producteurs, ajoute le rapport.
"De tels prix pourraient accélérer le rythme de l'électrification des transports et des transitions énergétiques; ils pourraient aussi peser sur la reprise économique en particulier des pays émergents et en développement", pointe-t-il.
(c) AFP