Chute du pétrole: Total va réduire ses dépenses d'exploration de 30% en 2015
Ces deux dernières années, les dépenses d'exploration étaient de 2,8 milliards, a précisé Patrick Pouyanné.
Comme il l'avait déjà annoncé, le groupe prévoit de façon plus générale de réduire ses dépenses d'investissement de 2 milliards à 3 milliards de dollars par rapport aux 26 milliards de dollars de l'an dernier.
La société souhaite également amplifier la baisse des coûts opérationnels pour les porter à 1,2 milliard de dollars, soit un effort supplémentaire de 400 millions.
Le groupe va donc notamment revoir ses investissements dans les champs matures dont le retour sur investissement s'allonge et freiner ses investissements sur les gaz de schiste américains, gourmands en capitaux mais dont l'exploitation peut reprendre rapidement en cas de remontée des prix du brut, a précisé le PDG du géant pétrolier français.
Une partie des économies viendra également de la renégociation des contrats avec nos fournisseurs, car quand le pétrole baisse, le prix des services et des équipements baisse, a souligné M. Pouyanné. Il faut réagir, surtout ne pas surréagir, a-t-il affirmé, indiquant que Total a les moyens de tenir le cap.
La société, qui continue à perdre de l'argent avec son activité de raffinage, prévoit également de restructurer ses sites français et fera des annonces au printemps, a-t-il ajouté.
Aucun site ne sera fermé et tous les salariés de Total resteront les employés de Total.
Jeudi, c'est le groupe anglo-néerlandais Royal Dutch Shell qui avait annoncé une réduction de plus de 15 milliards de dollars de ses investissements en trois ans, après une chute de son bénéfice net en fin d'année dernière sur fond de plongeon des cours de l'or noir.
Par ailleurs, le groupe compte aussi améliorer la transparence autour de ses 900 filiales qu'il possède dans le monde, dont plusieurs dans des pays considérés comme des paradis fiscaux (Bermudes, îles Vierges ou îles Caïmans).
Patrick Pouyanné a annoncé que le groupe publierait en mars la liste complète de ses filiales, contre 200 actuellement mentionnées dans son document de référence.
Il affirme ainsi s'inscrire totalement dans la continuité de l'ancien PDG Christophe de Margerie, décédé fin 2014, et qui avait décidé en 2012 que le groupe ne créerait plus de filiales dans des pays considérés comme des paradis fiscaux.
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