Le brut remonte, sur un marché en proie à une forte volatilité
Vers 16H00 GMT (18H00 HEC), le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en juin s'échangeait à 116,95 dollars sur l'InterContinental Exchange (ICE) de Londres, en hausse de 1,05 dollar par rapport à la clôture de lundi.
Sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), le baril de "light sweet crude" (WTI) pour la même échéance gagnait 11 cents à 102,66 dollars.
Après avoir plongé de plus de 15 dollars la semaine dernière puis rebondi fortement lundi de près de 7 dollars à Londres, les cours du baril poursuivaient leur rebond mardi mais de manière plus hésitante, sur un marché très volatil.
"Le marché s'inquiète désormais des crues qui descendent le Mississipi et menacent d'interrompre l'activité d'au moins une douzaine de raffineries" aux Etats-Unis, et donc d'affecter l'approvisionnement en produits pétroliers, soulignait Peter Beutel, analyste de la firme Cameron Hanover.
Le fleuve Mississippi, qui irrigue le centre des Etats-Unis du nord au sud, a gonflé ces derniers jours pour atteindre la largeur record de 4,8 km lundi, provoquant des inondations dans les villes situées sur ses rives - un phénomène qui a alimenté depuis lundi une forte hausse des prix des produits pétroliers.
"Cela intervient au pire moment, à une période où les raffineries sont censées accroître leur production d'essence avant la période estivale (caractérisée par d'importants déplacements en voiture, ndlr) et même de fioul de chauffage en prévision de l'hiver suivant", a-t-il expliqué.
Les cours du baril profitaient par ailleurs d'une stabilisation du dollar face à l'euro, alors que le billet vert était monté lundi à son plus haut niveau en trois semaines après la dégradation de la note grecque par Standard & Poor's.
Un renchérissement du dollar rend habituellement moins attractifs les achats de brut libellés en dollars.
Un peu plus tôt mardi, les prix du pétrole avaient cependant évolué en baisse sensible jusqu'à l'ouverture du marché new-yorkais.
Les inquiétudes sur la résistance de la demande face à un niveau élevé de prix continuent de hanter les opérateurs, en dépit des chiffres robustes des importations de brut chinoises publiés mardi.
"On s'attend à voir de nouveau les stocks pétroliers aux Etats-Unis continuer de s'accroître cette semaine", a expliqué Peter Bassett, analyste de Westhouse Securities.
Les analystes interrogés par l'agence Dow Jones Newswires prévoient ainsi que les chiffres hebdomadaires officiels, publiés mercredi, feront état d'une hausse de 1,1 million de barils des stocks de brut.
Par ailleurs, l'opérateur boursier de Chicago, le CME, "a annoncé lundi un relèvement de ses marges pour les contrats à terme pétroliers", ce qui a également obéré le marché, a relevé M. Bassett.
Ce relèvement des marges du CME, opérateur du Nymex et un des plus grands marchés au monde pour les contrats à terme sur les matières premières, signifie que les investisseurs devront déposer une caution d'environ 25% plus importante pour chaque position qu'ils prendront sur un contrat pétrolier.
"Cela va limiter le nombre d'investisseurs ayant les moyens d'entrer sur le marché, et les volumes d'échanges pourraient souffrir d'un recul sensible", commentait le cabinet spécialisé JBC Energy.