le baril retombe sous 89 dollars à New York
New York - Les prix du pétrole ont fortement reculé jeudi à New York, alors que les opérateurs s'inquiétaient de l'augmentation des stocks de brut aux Etats-Unis et de la possible adoption en Chine de mesures pour freiner la croissance.
Sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), le baril de "light sweet crude" pour livraison en février, dont c'était le dernier jour de cotation, a terminé à 88,86 dollars, en baisse de 2,00 dollars par rapport à la veille.
A Londres, sur l'IntercontinentalExchange, le baril de Brent de la mer du Nord à échéance mars a perdu 1,58 dollar à 96,58 dollars.
Pour John Kilduff, d'Again Capital, les intervenants du marché pétrolier ont eu "la gueule de bois après la publication des chiffres sur les stocks, qui ont montré une augmentation des réserves de brut".
"Je pense aussi que les indicateurs économiques publiés en Chine, aussi bons soient-ils, ont fortement pénalisé les Bourses asiatiques. Cela a affecté les matières premières", a-t-il ajouté.
Les stocks de brut ont augmenté de 2,6 millions de barils la semaine dernière aux Etats-Unis. Les analystes s'attendaient à les voir diminuer, notamment en raison de la fermeture provisoire d'un important oléoduc en Alaska.
"Mais en raison de la hausse des importations et de la chute de 3,4 points du taux de fonctionnement des raffineries, les stocks de brut ont augmenté", a constaté Nic Brown, de Natixis.
"Vu les attentes de hausse des importations de brut dans les semaines à venir, nous avons tendance à penser que les réserves américaines vont continuer à progresser", a-t-il prévenu.
Les stocks d'essence, comme de produits distillés (gazole et fioul de chauffage), ont quant à eux progressé bien plus que prévu la semaine dernière.
En Chine, locomotive de la demande mondiale d'énergie, la croissance du produit intérieur brut a atteint 9,8% au quatrième trimestre 2010.
Même si la hausse des prix à la consommation est revenue sous 5% en décembre, "la Chine va devoir prendre des mesures plus fortes pour modérer sa croissance et son inflation explosives", a commenté Phil Flynn, de PFG Best.
Les opérateurs craignent que cela ne se traduise par une croissance moins forte de la consommation de matières premières.
"Cela étant dit, les chiffres de débit des raffineries chinoises indiquent une forte demande: les raffineurs ont porté leur consommation de brut à 9,2 millions de barils par jour en décembre, en hausse de 13% sur un an", et un nouveau niveau record, ont relevé les analystes de JPMorgan.
Selon ces analystes, les raffineurs accélèrent leurs cadences face à des situations de pénurie de gazole.
Vu les inquiétudes concernant la Chine, "le marché pétrolier a perdu de l'énergie, après s'être enthousiasmé à la fin de l'année du fait que les prix s'approchaient inéluctablement des 100 dollars", a constaté Mike Fitzpatrick, de Kilduff Report. "C'est toujours la même chose: dès qu'une idée devient acceptée de tous, le marché prend la direction inverse".
fah
(AWP/21 janvier 2011 06h32)