Le brut rebondit après une séance de nette chute, aidé par le dollar
Londres - Les cours du pétrole rebondissaient vendredi en cours d'échanges européens, soutenus par l'affaiblissement persistant du dollar, le marché se ressaisissant après la chute des cours alimentée la veille par une hausse inattendue des stocks américains.
Vers 11H00 GMT (12H00 HEC), le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en mars, s'échangeait à 97,20 dollars sur l'InterContinental Exchange (ICE) de Londres, en hausse de 62 cents par rapport à la clôture de jeudi.
Dans les échanges électroniques du New York Mercantile Exchange (Nymex), le baril de "light sweet crude" (WTI) pour livraison en mars, dont c'est le premier jour comme contrat de référence, gagnait quant à lui 44 cents à 90,03 dollars.
Aidés par l'affaiblissement persistant de la monnaie américaine face à l'euro, propre à stimuler les achats de brut libellés en dollars, les cours du baril rebondissaient, après avoir lâché jeudi plus de 2 dollars à New-York et plus de 1,50 dollar à Londres.
"Des inquiétudes sur une hausse des taux en Chine et une grosse progression tout à fait inattendue des stocks d'essence aux Etats-Unis, voilà tout ce dont le marché avait besoin pour que l'on assiste à une vague de prises de bénéfices", observait Tamas Varga, analyste de PVM Oil Associates.
Les stocks de brut ont augmenté de 2,6 millions de barils la semaine dernière aux Etats-Unis, selon les chiffres du Département américain de l'Energie (DoE) publiés jeudi, alors que les analystes s'attendaient à une baisse, notamment en raison de la fermeture temporaire d'un important oléoduc en Alaska.
Les stocks d'essence ont quant à eux bondi de 4,4 millions de barils, le double de ce qu'escomptaient les analystes, tandis que les stocks de produits distillés (dont le gazole et le fioul de chauffage) progressaient de 1,0 million de barils - là encore plus qu'anticipé par le marché.
"Même si les Etats-Unis connaissent de nouveaux accès de froid cet hiver, les stocks de produits distillés devraient être assez importants pour répondre à une augmentation de court terme de la demande", relevait Mme Varga, notant que ni un dollar affaibli ni de bons indicateurs, telle une baisse des inscriptions hebdomadaires au chômage américain, n'avaient pu freiner la chute du marché.
Vendredi, les opérateurs tournaient à nouveau leur attention vers le marché des changes, où l'euro continuait sa hausse face au billet vert, notamment porté par le baromètre Ifo du climat des affaires en Allemagne, qui a grimpé en janvier à un nouveau record, au-dessus des attentes.
Le marché restait cependant prudent, alors que restent vives les craintes d'un resserrement monétaire en Chine, deuxième consommateur de brut de la planète.
Les cours sont freinés par "une résistance technique, entretenue par les inquiétudes que la Chine pourrait cesser de propulser sa croissance en avant en vue de combattre son inflation" galopante, soulignaient les analystes du courtier américain Cameron Hanover.
Un relèvement des taux directeurs en Chine pour combattre l'inflation pourrait intervenir autour du nouvel an chinois, qui tombe cette année le 3 février, a estimé vendredi dans un éditorial le Zhongguo Zhengjuan Bao (China Securities Journal), un des principaux quotidiens économiques du pays.
sm
(AWP/21 janvier 2011 12h59)