Le pétrole hésite avant l'Opep+, l'embargo européen en suspens
Vers 09H40 GMT (11H40 HEC), le baril de Brent BRENT Le Brent ou brut de mer du nord, est une variation de pétrole brut faisant office de référence en Europe, coté sur l'InterContinentalExchange (ICE), place boursière spécialisée dans le négoce de l'énergie. Il est devenu le premier standard international pour la fixation des prix du pétrole. de la mer du Nord pour livraison en juillet grappillait 0,19% à 110,35 dollars.
Le baril de West Texas Intermediate (WTI WTI Le West Texas Intermediate (WTI), aussi appelé Texas Light Sweet, est une variation de pétrole brut faisant office de standard dans la fixation du cours du brut et comme matière première pour les contrats à terme du pétrole auprès du Nymex (New York Mercantile Exchange), la bourse spécialisée dans l'énergie.) américain pour livraison en juin perdait quant à lui 0,02% à 107,79 dollars.
La Commission européenne a proposé mercredi un embargo progressif de l'UE sur le pétrole et les produits pétroliers russes, comme prochaine étape des sanctions économiques que les nations européennes imposent à la Russie en raison de l'invasion russe de l'Ukraine.
De quoi encore constituer "une pression haussière décente" sur les prix de l'or noir jeudi, selon Ipek Ozkardeskaya, analyste de la banque Swissquote.
"En effet, une plus grande demande de pétrole non russe est susceptible de pousser les prix à la hausse en général", explique Carsten Fritsch.
"Cela dit, la proposition prévoit une période de transition pouvant aller jusqu'à huit mois", tempère-t-il.
Plusieurs pays sont en outre fortement dépendants du pétrole russe. La Hongrie a rejeté mercredi la proposition d'embargo européen "dans sa forme actuelle", jugeant qu'une telle mesure "détruirait complètement la sécurité énergétique" du pays.
En parallèle, les treize membres de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (OPEP), menés par Ryad, et leurs dix partenaires (OPEP+) se retrouvent jeudi par visioconférence pour décider d'éventuels ajustements sur leur production.
"Les pays de l'OPEP s'en tiendront à leur plan visant à augmenter la production quotidienne d'environ 430.000 barils par jour", assure Ipek Ozkardeskaya. "La décision européenne n'est pas le problème de l'OPEP."
"L'approvisionnement en pétrole fait également l'objet d'une lutte de pouvoir politique", fait valoir l'analyste. La Russie est à la tête des partenaires de l'OPEP, dans le cadre de l'accord OPEP+ qui lie 23 pays.
Le groupe "reste allié à la Russie et joue contre la détermination des États-Unis d'augmenter la production de pétrole, et les pays de l'OPEP ne sont pas disposés à remplacer le pétrole russe", argue l'analyste, jugeant que la décision de l'alliance ne devrait ainsi jouer "qu'un rôle mineur dans les prix de l'énergie".
(c) AFP