Pétrole: attentisme en vue à l'OPEP+ face aux craintes liées à la Chine
L'invasion de l'Ukraine par la Russie continue parallèlement à susciter des inquiétudes pour l'offre qui se sont accrues avec l'annonce d'un projet d'embargo européen sur le pétrole russe.
Les cours se sont ainsi envolés mercredi, le baril de Brent BRENT Le Brent ou brut de mer du nord, est une variation de pétrole brut faisant office de référence en Europe, coté sur l'InterContinentalExchange (ICE), place boursière spécialisée dans le négoce de l'énergie. Il est devenu le premier standard international pour la fixation des prix du pétrole. de la mer du Nord, référence de l'or noir en Europe, clôturant au-dessus de 110 dollars, son plus haut niveau depuis deux semaines et demi.
Jeudi, ils se maintenaient à un niveau élevé: vers 09H45 GMT, le Brent BRENT Le Brent ou brut de mer du nord, est une variation de pétrole brut faisant office de référence en Europe, coté sur l'InterContinentalExchange (ICE), place boursière spécialisée dans le négoce de l'énergie. Il est devenu le premier standard international pour la fixation des prix du pétrole. prenait 0,30% à 110,47 dollars le baril et le WTI WTI Le West Texas Intermediate (WTI), aussi appelé Texas Light Sweet, est une variation de pétrole brut faisant office de standard dans la fixation du cours du brut et comme matière première pour les contrats à terme du pétrole auprès du Nymex (New York Mercantile Exchange), la bourse spécialisée dans l'énergie. américain grappillait 0,02% à 107,83 dollars.
Selon les analystes, cette flambée n'a pas de quoi ébranler les treize membres de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (OPEP), menés par Ryad, et leurs dix partenaires conduits par Moscou (OPEP+).
⤵ La Chine, motif de "prudence"
Les débats de l'alliance débuteront par des discussions techniques au sein du Comité ministériel conjoint de suivi (JMMC) à 11H00 GMT (13H00 à Paris et Vienne, le siège du cartel), avant la rencontre plénière par visioconférence.
Largement épargnée depuis deux ans, la Chine affronte ces dernières semaines sa pire flambée épidémique depuis le printemps 2020, qui a mis à mal sa stratégie zéro Covid.
Pékin a fermé mercredi des dizaines de stations de métro et ses habitants redoutent désormais que leur ville ne soit confinée, comme c'est le cas à Shanghai, la plus grande ville de Chine avec 25 millions d'habitants où la plupart des cas sont enregistrés.
"Le ralentissement de l'activité en Chine est certainement un facteur qui justifiera un statu quo de l'OPEP+, en dépit de la pression internationale pour augmenter l'offre devant la crise énergétique actuelle", abonde Ipek Ozkardeskaya, analyste de la banque Swissquote, interrogée par l'AFP.
C'est "une raison pour rester prudent", estime aussi dans une note Fawad Razaqzada, analyste chez City Index et Forex.com.
⤵ "Attentisme intenable"
La Commission européenne préconise dans son sixième paquet de sanctions "une interdiction de tout le pétrole russe, brut et raffiné, transporté par mer et par oléoduc" pour fin 2022, a annoncé sa présidente Ursula von der Leyen au Parlement européen.
Une perspective qui menace l'offre sur un marché déjà tendu.
Alors que l'unanimité des 27 est impérative, la Hongrie, très dépendante des livraisons russes, a rejeté le projet "dans sa forme actuelle".
Si toutefois l'Union "parvient à convaincre ses membres de ratifier le plan (...), cela aura un impact énorme sur les exportations de pétrole russe", met en garde M. Razaqzada.
Là encore, l'alliance OPEP+, soucieuse de rester unie et de ne pas froisser Moscou, "ne sauvera certainement pas la mise", lance Mme Ozkardeskaya.
"Le cartel a clairement signifié que la guerre en Ukraine n'était pas cause d'inquiétude" pour le marché, rappelle-t-elle.
Pour Stephen Innes, analyste chez Spi Asset Management, cet attentisme "devient de plus en plus intenable" et "contraire à la mission" de régulation du marché de cette alliance forgée en 2016.
C'est "la raison pour laquelle ils sont constamment critiqués pour leur lenteur et leur manque technique de réaction aux développements récents des marchés mondiaux", assène-t-il.
⤵ Mais l'OPEP+ détient-elle vraiment la clé du problème?
(c) AFP