Le pétrole remonte, Washington détaille les exemptions sur les sanctions iraniennes
Vers 15H00 GMT (16H00 à Paris), le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en janvier valait 73,56 dollars sur l'Intercontinental Exchange (ICE) de Londres, en hausse de 73 cents par rapport à la clôture de vendredi.
Sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), le baril de "light sweet crude" (WTI WTI Le West Texas Intermediate (WTI), aussi appelé Texas Light Sweet, est une variation de pétrole brut faisant office de standard dans la fixation du cours du brut et comme matière première pour les contrats à terme du pétrole auprès du Nymex (New York Mercantile Exchange), la bourse spécialisée dans l'énergie.) pour le contrat de décembre prenait 46 cents, à 63,60 dollars, une heure après son ouverture.
"Les principaux rivaux des États-Unis ont dit qu'ils allaient défier les sanctions et, en plus, les États-Unis ont adouci leur message en accordant des exemptions à huit pays", a résumé Fiona Cincotta, analyste chez City Index.
Les États-Unis ont autorisé huit pays, parmi lesquels la Chine, l'Inde, le Japon, la Corée du Sud et l'Italie, à continuer d'acheter temporairement du pétrole iranien malgré les sanctions américaines rétablies lundi, a annoncé le chef de la diplomatie américaine, Mike Pompeo.
Les autres pays qui bénéficient d'une dérogation de six mois sont la Grèce, la Turquie et Taïwan, a-t-il ajouté, promettant une pression "implacable" tant que le régime iranien n'aura pas pris "un virage à 180 degrés" dans son comportement "déstabilisateur" au Moyen-Orient.
"Alors que les Saoudiens augmentent leur production pour compenser les sanctions sur Téhéran, si l'Iran continue de produire autant, nous pourrions en fait voir une hausse de la production", a estimé Joshua Mahony, analyste chez IG.
Mais d'autres analystes préféraient rester prudents face à l'incertitude qui entoure ces sanctions.
"Cela laisse le marché vulnérable à une hausse hivernale de la demande ou à une nouvelle perturbation de l'offre", a-t-elle prévenu.
Par ailleurs, pour Bjarne Schieldrop, analyste chez SEB, l'Arabie saoudite, premier exportateur mondial, "n'aura bientôt plus à répondre aux besoins du président américain, Donald Trump, après les élections législatives".
Le président américain s'était en effet attaqué à l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (OPEP) en leur demandant un prix plus bas de l'or noir alors que le prix trop élevé de l'essence aurait pu mécontenter les électeurs américains avant le vote, qui se tiendra mardi.
"Nous nous attendons à ce que l'Arabie saoudite ou un de ses alliés intervienne bientôt pour faire savoir que le prix du Brent n'a rien à faire en dessous de 70 dollars", a estimé M. Schieldrop.
(c) AFP